jeudi 30 avril 2009

Docommentaires : "We like life tomorrow" d'Ismaël Elhabbash et "Gaza souvenirs" de Sam Albaric

Dans ce travail mensuel - qu’est notre cycle Docommentaires - de diffusion de documentaires sur la région et son conflit, mais aussi d’analyse et de compréhension de la façon dont est montrée la situation, les deux films que nous avons présenté au Centre culturel français ce mardi 28 avril ont une place particulière : d’une part par leur singularité, d’autre part pour leur style d’engagement.
Ismaël Elhabbash nous a fait l’honneur de nous laisser présenter en Première son tout nouveau film « We like life tomorrow » (2008 - 31 mn) qui, bien que fait avec un budget dérisoire, s’est avéré passionnant et a enchanté le correspondant de Reuters à Ramallah, Ali Sawafta. Ismaël Elhabbash a prêté une petite caméra vidéo a trois familles, de Gaza, Hébron et Jénine, et leur a demandé de filmer leur quotidien. Ce qui a donné trois séquences où sont racontés la beauté des liens familiaux, la modestie, l’espoir, la difficulté de la vie et ses joies : des récits de vie on ne peut plus normales, malgré la toile de fond faite d’occupation et d’humiliation. Un film très fort et très attachant.
Dans « Gaza souvenirs » (2007 – 46 mn), Sam Albaric raconte son amitié avec un Gazaoui, Wissam, et des liens tressés par le hasard et le défi. Mais ce qu’Albaric montre au-delà du personnage de Wissam et de ses amis, c’est la vie à Gaza, là encore faite de normalité, d’éclats de rires et de montée de peurs, d’amours filiales et d’amitié, de plaisanterie et d’inquiétudes… Un film très touchant, qui touche à fleur de peau cette réalité délicate et insoupçonnée : l’universalité de l’homme en l’Homme… Ce que les bombardements et les embargos voudraient faire oublier !

mardi 28 avril 2009

Très Courts à Ramallah




La première participation de Ramallah, et de la Palestine, au Festival Très Courts, pour sa 11ème édition, était symboliquement importante : comme beaucoup d’événements organisés par le Centre culturel français de Ramallah, la vocation de ce programme était de rallier la capitale provisoire palestinienne aux grands événements mondiaux récurrents, tels que la Fête de la musique, la Journée mondiale de la Femme, la Journée mondiale du film d’animation… Faire de notre mieux pour que Ramallah soit présente au monde…
Les trois heures de films de moins de 3 minutes du Festival étaient par ailleurs l’occasion d’une découverte, où l’imagination n’a eu de rival que le dynamisme. Certains des films ont créé l’hilarité, d’autres ont suscité quelques questions. Et le public, bien que peu nombreux, a ri et est resté tout le temps des deux projections, puisque la sélection a été montré une première fois le 26 avril dans la salle Arte du centre, et une seconde fois le lendemain. On aura par ailleurs remarqué la présence de George Khleifi, toujours aussi curieux de tout ce qui peut se faire dans le cinéma.
L’année prochaine le Festival Très Courts au Kasaba ? On le souhaite, si Très Court accepte encore de jouer le jeu de la Palestine !

Partenaire : Festival Très Courts

dimanche 26 avril 2009

Kwal en quelques dates à Ramallah...




Kwal était très attendu à Ramallah, quatre ans après son premier passage où il avait fait des émules. D’ailleurs, les premières parties de ses deux concerts à Ramallah ainsi que certains des ateliers ont été assurées par Hassan et Meelad du groupe Red Line. Hassan avait commencé le rap au cours d’un atelier de Kwal à El Amaari, quatre ans plus tôt !
C’est probablement pour renouer avec cette tradition que le chanteur a accepté le 9 avril de donner un atelier aux élèves de français de l’école Alhalya. Des talents se sont révélés, surtout parmi les filles… le soir de la même journée, il donnait un concert dans le petit amphithéâtre du Club de la jeunesse du camp de réfugiés d’El Amaari. Le public est venu moins nombreux qu’attendu, peu d’adolescents du camp étaient présents, alors que ce spectacle leur était dédié… Mais une soixantaine de jeunes s’étaient déplacés de la ville pour assister à ce concert inédit et décalé.
Plus décalée encore fut une merveilleuse soirée pleine de poésie, où Kwal en duo avec sa percussionniste Anne-Laure (quel talent !!!), ont donné un concert au bar le Blue, le 31 mars. Près de 200 personnes ont entourés le duo qui s’est entièrement donné à son public. S’en est suivie une soirée où Atala a pris les rennes de sa console et la jeunesse de Ramallah a pu danser jusqu’à l’aube…
Enfin après avoir animé des ateliers pour les étudiants d’Al Kamandjati, Kwal a donné un concert sur la terrasse de l’association de la vieille ville de Ramallah, où plus d’une centaine de jeunes se sont rendus pour écouter, chanter, danser…
Le bel engagement de Kwal a fait vibrer la jeunesse de Ramallah, qui a compris qu’elle avait en ce rapeur influencé par toutes les musiques du monde un poète allié prêt à lui donner une voix. C’est pour cela que, tous ces jours à Ramallah, avec beaucoup de sincérité, de délicatesse et de respect, beaucoup de cordes ont vibré en commun pour raconter « là où on habite »…

Partenaires : Al Kamandjati, Club de la jeunesse du camps d’El Amaari, Blue Bar, Centre culturel français de Gaza
Et écoutez des extraits de la musique de Kwal sur www.kwal.fr

Images : Lucia Cristina Estrada Mota

jeudi 16 avril 2009

Mois de la bande dessinée : Guy Delisle à Ramallah





C’est là une initiative de la médiathèque du Centre culturel français Chateaubriand de Jérusalem en la personne de Charlotte Shama, que d’avoir monté ce Mois de la bande dessinée en Palestine entre le 28 mars et le 14 avril 2009.
Certes, l’événement a débuté avec une exposition proposée par le Ministère français des Affaires étrangères, « 100 ans de bande dessinée en langue française », à laquelle auront été ajoutées quelques planches du Studio Zan de Ramallah pour doublement l’actualiser : géographiquement et spatialement !
Mais l’important de ce mois, sa motivation même, était lié à la présence du cartoonist et bédéiste canadien francophone à Jérusalem Est, Guy Delisle. L’auteur de « Pyong Yang », « Chroniques Birmanes », « Shenzen », mais aussi de « Comment ne rien faire », « Louis à la plage », « Albert et les autres » et de bien d’autres recueils s’est rendu très disponible pour rencontrer le public de Ramallah et de toute la Palestine.
Il a ainsi donné deux conférences assez spécialisées, en anglais : l’une ouverte au public sous le titre « The graphic novel : introduction to a phenomenon » et la seconde destinée à un auditoire de professionnels, au Zan Studio, et portant sur « Guy Delisle : making a graphic novel ».
Ces deux interventions avaient pour but de partager une expérience professionnelle à travers principalement la narration d’un parcours, mais très vite Guy Delisle s’est rendu compte qu’il avait lui-même affaire à des professionnels au moins de l’expression par le dessin et le graphisme. Son propos a dû s’adapter à cette exigence qu’il n’a d’ailleurs rencontrée qu’à Ramallah, où il est vrai la Fondation A.M. Qattan et Zan Studio mènent un véritable travail de fond dans la création, la formation et la réflexion dans ce domaine.
Enfin, une exposition lui a rendu hommage, intitulée « Dessins originaux de Guy Delisle ».
Des intellectuels, des artistes, des graphistes et quelques cinéastes ont participé à ces manifestations qui, si elle n’était pas populaires au plus haut degré, ont permis de resserrer des liens si ce n’est en créer dans un domaine assez fermé et encore très peu développé dans le Monde Arabe.

Partenaires : Fondation A.M. Qattan, Zan Studio, Centre culturel français Chateaubriand de Jérusalem

Esquisses par Guy Delisle à retrouver sur son site www.guydelisle.com
de même que nous vous invitons à visiter le site de notre partenaire www.zanstudio.com

Quelques mots d'amour en noir en blanc : "Palestine carnet de notes" de Véronique Vercheval




Ce fut là un très bel événement que le vernissage de l’exposition des photographies « Carnet de note en Palestine » de Véronique Vercheval, ce 13 avril 2009 au Centre Sakakini.
Une bonne soixantaine de personnes s’étaient déplacée pour l’occasion, malgré le fait qu’au même moment avait lieu le spectacle de clôture des Journées internationales Al Manara de théâtre au Kasaba.
Parmi le public, on aura pu croiser une Leïla Chahid particulièrement en verve et qui a expliqué dans un discours son attachement à Véronique Vercheval, le Consul général de Belgique à Jérusalem, Charles-Etienne Lagasse, directeur de Wallonie Bruxelles International ou le député et éditeur Serge Hustache. Etait encore présente une délégation d’architectes menées par Patrice Neirinck et venue pour la concours de la Palestinian Circus School. Beaucoup de projets se sont esquissés au cours de ce vernissage et des réseaux de relations se sont consolidés.
L’exposition, fort étoffée avec 80 images d’un format conséquent, atteint parfaitement les objectifs que s’était donnés la photographe pendant les 8 ans qu’elle y a travaillé : montrer la Palestine de tous les jours, certes faite de check-points et du mur, mais aussi de moment de banalités, de sourires, d’attentes sans tension, un peu comme le catalogue de Masarat l’aura déclarée « On ne manque de rien ici »… Une Palestine de gens normaux et ordinaires, et qui ne veulent rien d’autre que cela… En dehors de tous les clichés de violence… Une Palestine vécue, de tous les jours, de tous les instants et certainement destinée à l’éternité. Il y a beaucoup d’amour dans cette exposition, qui peut se lire comme une déclaration. Et le public ne s’y est pas trompé : il l’a prise comme telle !

Partenaires : Wallonie Bruxelles International, Consulat général de Belgique à Jérusalem, Centre Sakakini
Images : Véronique Vercheval et Alaa Khanjar
Site : www.veroniquevercheval.net

mardi 14 avril 2009

"La reine s'ennuie" aux Journées internationales du théâtre Al Manara, avec Andrea Sitter


La France se sera encore une fois illustrée par son spectacle, ce jeudi 12 avril 2009, “La reine s’ennuie” de la Compagnie Donau avec Andrea Sitter, en matière de participation au tout nouveau festival Al Manara de théâtre, de la capitale provisoire palestinienne. Cette ancienne danseuse pour Pina Bausch a créé une pièce dans la pure tradition de la compagnie allemande. Théâtre dansé, danse théâtralisée, tragique et rire acide, ce sont tous les codes classiques du théâtre qui sont mis à mal… Et le public de Ramallah, encore peu habitué à de tels détournements, a aimé au point de saluer Andrea Sitter par de longs applaudissements.
Après le spectacle, au Zan+, on aura pu rencontrer des Rashid Mashraoui, George Khleifi ou George Ibrahim totalement sous le charme de la performance, pendant que Andrea Sitter faisait connaissance avec Vincent Balladier, le directeur artistique du Festival d’Avignon, et Wajid Moawad, le jeune talentueux comédien et metteur en scène libano-canadien que Paris fête en ce moment… Du Ramallah pur jus, tout simplement !

Partenaires : Théâtre Al Kasaba, Centre culturel français de Naplouse

"Construire" avec Patrick Galais





Cette exposition “Construire” parachève 3 ans de travail de Patrick Galais sur la Palestine, trois années au cours desquelles il aura passé 7 mois sur place. L’enjeu affectif de cette exposition était donc considérable.
« Construire » est un magnifique exemple de « photographie documentaire », mouvement et style qui mettent la dimension humaine en avant dans toute démarche. Et si les photographies de Patrick Galais sont la plupart du temps vides de toute présence humaine, c’est parce que celle-ci se manifeste autrement et parfois avec bien plus de force : dans l’enchevêtrement de fers de constructions inachevées, dans un fauteuil vide et un peu bancal, dans un panneau publicitaire désuet, dans la poussière qui couvre un théâtre fermé, dans la vue minérale sur une rue déserte bordée de maisons de pierre… Le destin d’un peuple s’y raconte, avec ses drames, ses espoirs, ses possibles… Où comment transcrire ce qui se construit malgré la guerre et l’occupation. Il est question, là, sans aucun doute, d’une forme de résistance très forte et très belle.
Le public palestinien ne s’y est pas trompé et malgré l’abstraction de la démarche, sa difficulté parfois, l’exposition a remporté un très beau succès d’estime : l’unanimité s’est faite pour déclarer que Patrick Galais a saisi quelque chose de profond sur le fonctionnement de cette terre…
La municipalité de Ramallah, partenaire exemplaire, a accueilli cette exposition et l’Otman Court étant un immeuble souvent dédié aux activités para-scolaires, des visites d’écoles ont été organisées.
Enfin, le CCF a décidé de saisir l’opportunité de la présence de Patrick Galais pour exposer un travail personnel qu’il avait effectué, destiné à ses amis comme un carnet-souvenir de vacances, mais dont la poésie nous paraissait mériter d’être partagée : « 18 petites notes colorées ».
Patrick Galais a aussi animé de nombreux stages de sténopés, eu des rencontres pour la création d'un département de photographie à l'Université Ennajah de Naplouse et accepté des réunions de travail de reconnaissances avec ses confrères palestiniens.

Partenaire : Municipalité de Ramallah
Images à découvrir sur http://www.patrick-galais.com/

Le Printemps des Poètes


En cette année 2009, le Printemps des poètes s’est joué an trois actes à Ramallah.
Le premier, le 11 mars, date officielle de ce Printemps des Poètes, une rencontre en arabe avec 3 jeunes poètes de Ramallah au Centre culturel français, orchestrée par Mohyddin Arar et Halah Kaileh en partenariat avec la Maison de la Poésie de Palestine, dans le cadre par ailleurs du Café littéraire mensuel du centre. Oqba Taha, Hala Al Shrouf et son époux, le jeune poète de Jénine, animateur à la radio Amwaj, Mohammad Dacca, sont venus lire leurs opus récents et répondre aux questions d’un public venu nombreux, et souvent déjà conquis. Invitée, Maya Abu Al Hayyat a dû annuler à la dernière minute sa venue du fait de la disparition d’un proche, et la lecture de l’un de ses poèmes par Zyad Tartir a ouvert la séance, en marque d’un hommage appuyé au talent de la jeune absente.

Le deuxième acte fut la projection le 19 mars au Département de Français de l'Université de Birzeit du film de Jean-Paul Fargier, "Cocteau et compagnie", qui fut l'occasion pour les étudiants de langue d'avoir une approche de la poésie contemporaine. Enfin dans ce même Département de Français, a été organisée le 21 mars une rencontre entre les étudiants, les enseignants et le poète franco-tunisien Tahar Bekri, qui après avoir fait une longue lecture de certains de ses textes dédiés à Palestine, a largement répondu aux questions des étudiants, sensiblement axées sur l'engagement politique du poète et ses années de prison.


Partenaires : Maison de la poésie de Palestine, Département de français de l'Université de Birzeit, Centre culturel français de Naplouse

Journée mondiale de la femme : "Femmes, libres, artistes, Palestiniennes..."


Cette année 2009, le Centre culturel français de Ramallah a décidé de célébrer la femme palestinienne à l’unissons du reste du monde, le 8 mars, de la façon la plus positive qui soit : l’intitulé de l’intervention était « Femmes, libres, artistes et Palestiniennes », afin d’essayer de montrer que malgré l’occupation, une tradition et un système législatif réactionnaires, il est possible d’être femme et émancipée.
La palette des témoins a pu montrer une diversité d’expériences, avec des femmes excellentes tribuns venant de tous les domaines des arts, et surtout avec des expériences d’exils très différentes. La comédienne Georgina Asfour, la cinéaste Lana Badr, la sculptrice Dina Ghazzal, la chanteuse Sana Moussa et la poétesse Rose Shomali ont ainsi pu raconter devant un public des plus choisi leur lutte pour leur liberté.
Inaam Obeid, journaliste au media center de l’Université de Birzeit, a brillamment modéré cette table-ronde.
Face au succès de cette opération l’idée nous est venue d’organiser une table-ronde sur la femme tous les 4 mois… Un rendez-vous qui pourrait faire des émules…

Bashar Alhroub


Notre participation à cette exposition intitulée « Monologue » de Bashar Alhroub, en février et mars 2009, nous est apparue comme étant importante. Le jeune artiste est sans aucun doute l’un des plus talentueux et reconnu parmi les artistes de la nouvelle vague palestinienne, nouvelle vague dont l’emblème et le quartier général reste la galerie Al Mahata. De même, il est un des membres fondateurs de cette galerie à laquelle le CCF a tenu à apporter son soutien lors de sa création. Enfin, la production de cette exposition fait partie de ce modèle de coopération que l’on tente de rendre beaucoup plus courant et systématique, naissant d’un co-finacement provenant de la Fondation A. M. Qattan, de la Galerie Al Mahata et du Centre culturel français de Ramallah.
C’est grâce à de telles synergies et de telles volontés convergentes que l’œuvre abstraite, sur des très grand formats, comme autant de nœuds gordiens , a pu prendre place sur les plus belles cimaises de Ramallah.

Partenaires : Fondation A.M. Qattan, Galerie Al Mahata

Mois du film franco-palestinien


Ce fut un beau succès en février que ce Mois du film franco-palestinien organisé à travers la Palestine par l’attachée à l’audiovisuel du Consulat général de France à Jérusalem, Valérie Fouques. Le principe du festival était de valoriser les efforts produits par le Consulat en matière d’aide et de soutien à la production cinématographique palestinienne.
Ainsi, en ce qui concerne Ramallah, dès l’ouverture le festival a eu un retentissement conséquent, puisque la projection du film « Le sel de la mer » a pu se faire en présence de sa réalisatrice, Annemarie Jacir, interdite d’entrer dans les Territoires depuis un an et qui a bénéficié d’une autorisation d’y revenir spécifiquement pour cette manifestation. Le moment était bien entendu au plus fort de l’émotion, où une jeune palestinienne de grand talent a pu retrouver ses amis, ses collègues, sa famille, son public… après un an de séparation forcée. La salle de cinéma était comble, les spectateurs s’asseyant jusque dans les escaliers et en contrebas de la scène. Une réception au Zan+ a suivi la projection, offerte par le consulat et le Centre culturel français de Ramallah.
La deuxième séance était dédiée à la projection de deux films : le court métrage « Chek-point de Bethléem, 4 heures du matin » en présence de la réalisatrice Ann Paq et « 5 minutes from home », de même en présence de son auteur, Nahed Awad. Bien que diffusé au cours de nombreuses occasions dans l’année, ce dernier documentaire d’une excellente facture a encore rassemblé un public nombreux.
Enfin la séance de clôture était dédiée à la projection de trois moyens métrages qu’il est très difficile de pouvoir visionner, ce qui expliquerait le succès, là encore, de la projection. Pour « Swesh, Swesh » de Ryad Deis, « Be quiet » de Sameh Zoabi et « Lech Sabreen » de Moayad Ellayyan, les trois réalisateurs étaient présents, accompagnés de leurs acteurs. Un très beau moment, pour lequel on aura encore pu voir parmi le public des personnalités telles que les cinéastes George Khleifi, Mohamed Attar ou Ismael Ahabbash, Mahmoud Abuashash, Véra Tamari ou Hassan Balawi…
En coulisse, deux ateliers ont été organisés au Centre culturel français : un atelier informel sur la production, durant lequel la productrice Marie Gutman aura rencontré une poignée de jeunes cinéastes de Ramallah, et une conférence sur « L’identité palestinienne dans son cinéma » de la jeune chercheuse Laure Fourest, qui aura rassemblé une vingtaine d’intellectuels, chercheurs et cinéastes de la ville.
Un événement qui aura marqué la programmation culturelle de la ville en cette fin d’hiver, sans aucun doute…

Partenaires : Théâtre Al Kasaba, Service de l’audiovisuel du Consulat général de France à Jérusalem

lundi 13 avril 2009

Le grand retour de Dima Bawab


C’est une initiative du Conservatoire national de musique Edward Saïd de Ramallah et de Léna Saleh que de répondre positivement à la proposition de la jeune soprano Dima Bawab de venir donner des concerts à Ramallah et Naplouse. Il faut dire que la jeune femme a passé les vacances de son enfance entre Birzeit et Jérusalem et que la plupart des grandes familles de la région ont accueilli dans leurs jardins les jeux d’enfance de la chanteuse… Le CCFA s’est donc associé à cet événement car il eut été immoral de ne pas soutenir l’organisation d’un concert où la principale interprète est d’une immense popularité dans les meilleurs milieux de la ville et, qui plus est, possède un passeport français !
Le CCFA a donc assuré sa part de responsabilité dans le séjour et le fait d’acheminer Dima Bawab depuis la Jordanie, accompagnée du jeune et brillant ténor péruvien Rudy Fernandez et du pianiste franco-américain Jeff Cohen.
Le concert à l’école Friends a été un énorme succès, salle comble assurée et standing ovation, pour un trio exécutant avec brio, légèreté et dextérité un répertoire de la comédie musicale américaine du XXème siècle, de Bernstein à Gershwin, en passant par la petite opérette « Le téléphone » de Menotti.
Un très beau moment salué par tous comme l’événement le plus émouvant de ce début d’année.

Partenaires : Conservatoire national de musique Edward Saïd, Ecole Friends Boys School.

Yves Gonzalez


Yves Gonzalez a fait preuve d’une grande générosité en décidant de se rendre dans les Territoires Palestiniens, qu’il étudie depuis de longues années, et d’effectuer un premier séjour au cours duquel il aura consacré tout son temps à la rencontre de ses interlocuteurs et d’un public divers et varié.
Divers, car l’approche de la culture arabe de ce spécialiste de la langue de la même région, est très hétéroclite : le 17 février, au CCFA, il aura partagé son analyse des médias les plus contemporains par une conférence sur « Le journal d’un bloggeur : perception de la guerre de Gaza à travers Aljazeera et la blogosphère ». Le public s’étant rendu nombreux salle Arte, il a été très vite séduit par le propos très en faveur de Palestine et de l’analyse du chercheur. La conférence a été suivie d’une longue séance de questions-réponses, et Yves Gonzalez a finalement longuement discuté avec certains de ses interlocuteurs, tard dans la soirée, sur le perron du CCFA.
Au Centre Sakakini, le 19 février, il aura rencontré un public spécialisé dans la littérature, écrivains, poètes, universitaires et étudiants, afin de traiter de « Diffusion de la littérature arabe en Europe : cas des problèmes de traduction de Mahmoud Darwish dans l’édition française ». Là encore, le public a été conquis tant par la connaissance de la culture arabe de l’intervenant, que par son adhésion aux valeurs contemporaines de cette même culture.
Des rencontres au Département de Sciences Politiques à l’Université de Birzeit ont été annulées du fait de la grève estudiantine qui a sévi en février.

Partenaires : Centre Sakakini, Centre culturel français de Naplouse.

dimanche 12 avril 2009

L'équipe du CCF : portrait de groupe en mars 2009


Pour se faire plaisir, un peu, l'équipe du CCF Ramallah au complet, accueillant ses invités pour une réception... De gauche à droite : Aref Jaber, Philippe Guiguet Bologne, Marido Marcant, zzam Mansour et Hala Kaileh. Marhaba fi l'Markaz Takhafi Franci min Ramallah !

Image : Rafaat Laafi

Fantastique Thibault Cauvin


C’est l’un des plus émouvants événements de l’année que nous a offert le jeune et très talentueux Thibault Cauvin, par ce concert de guitare classique organisé au CCFA le 16 février 2009. Plus de 80 personnes se sont déplacées, montrant ainsi combien le public de Ramallah est connaisseur et réellement amateur de musique. D’ailleurs, le jeune guitariste a été lui-même interpelé par la qualité de concentration de son auditoire. Un répertoire allant du baroque au contemporain, en passant par une sublime interprétation de « Koyunbaba » de Carlo Domeniconi, aura constitué cette soirée, pertinemment réalisée en acoustique dans la médiathèque du CCFA. La technicité du jeune Cauvin a prouvé que tous les prix internationaux qu’il a remportés ne relevaient pas du hasard, le supplément d’âme et la sensibilité dont il a fait montre ont signé son immense talent. Une standing ovation a clôturé ce concert ponctué par nombre d’instants magiques.Thibault Cauvin avait animé un atelier de guitare classique auprès d’une dizaine d’élèves de l’association Al Kamandjati, l’après-midi même.


Partenaires : CultureFrance, Al Kamandjati, Centre culturel français de Gaza.
Image : Lucia Cristina Estrada Mota

Think Tank 1 : Alain Badiou, Catherine Clément, Yves Gonzalez, Marie Gutman, Vincent Baudriller

Alain Badiou : le 14 janvier 2009, le philosophe Alain Badiou a rencontré, autour d’un thé au restaurant le Zyriab, l’anthropologue Cherif Canaane, l’historien Salah Abdeljawad, le juriste Ghassan Faramand et le journaliste Ali Sawafta. L’entretien a principalement porté sur le devenir des élites palestiniennes dans un contexte d’occupation accentuée.

Catherine Clément : l’écrivain Catherine Clément a tenu à rencontrer des intellectuels palestiniens au cours d’une rencontre informelle au CCFA, le 14 février 2009. Elle a ainsi pu s’entretenir avec la directrice du Media Center de l’Université de Birzeit, Nibal Thawabteh, le juriste Ghassan Faramand, l’historien Salah Abdeljawad et le directeur de la Fondation A.M. Qattan, Zyad Khellef. Catherine Clément a essayé d’obtenir des éléments, à travers des anecdotes significatives, pour pouvoir transmettre les sentiments et les idées de ses interlocuteurs dans une émission de radio qu’elle anime chaque semaine sur France Culture.

Yves Gonzalez : le directeur du Groupe de recherches et d’études sur le Moyen Orient et la Méditerranée (CNRS), Yves Gonzalez, a pu rencontrer le 17 février 2009 Lucie Nussabeh, directrice du media Center d’Al Qods University, Renad Qobbaj, directrice de Tamer, Ali Sawafta, correspondant de Reuters et Mehdi Al Masri, vice-président du quotidien Al Ayam, autour d’un thé au Zamn, pour traiter de questions de la presse et de la formation en Palestine. La rencontre était organisée en partenariat avec el centre culturel français de Naplouse.

Marie Gutman : la productrice indépendante Marie Gutman a rencontré le 24 février 2009 des cinéastes palestiniens sur la terrasse du CCFA, dans un soleil de printemps. Parmi les invités se trouvaient Samih Zoabeh, dont elle avait déjà produit « Reste tranquille », Dima Abu Ghoush, Ihab Jadallah et Talal Raddad. Ils ont évoqué les possibilités de projets et toutes les difficultés liées à la production et à la diffusion du fait de la situation d’occupation. La rencontre était co-organisée avec le Bureau audiovisuel du Consulat général de France à Jérusalem dans le cadre du mois du cinéma Franco-Palestinien.

Vincent Baudriller : c’est en présence du jeune et talentueux Wajdi Mouawad que le directeur du festival d’Avignon Vincent Baudriller a rencontré le 12 avril 2009 les hommes de théâtre de Ramallah et de Palestine, sous l’invitation de George Ibrahim, au café Zan+. Une vingtaine des principaux opérateurs du théâtre palestinien était là, dont le très remarqué Salah Bakri. La rencontre était co-organisée avec le Centre culturel français de Naplouse.

Docommentaires : "La Terre parle arabe" de Maryse Gargour et "Les enfants d'Arna" de Joliano Mar-Khemis


La salle Arte du CCFA était comble ce 9 février 2009 pour cette séance de Docommentaires consacrée au film sur la création d’Israël et la fuite des réfugiés palestiniens, « La terre parle arabe » de Maryse Gargour. Ce documentaire était montré pour la première fois en Palestine, mais avait bénéficié de passage sur les grandes chaines de télévision arabes. Il reste que l’argumentaire déployé par l’auteur, tant par les archives, que par les témoignages et les entretiens d’historiens, a fait mouche et que le public palestinien a trouvé un document qui parle de son histoire et de sa condition, avec objectivité et sans tomber dans le travers de vouloir faire montre d’une volonté de neutralité (ce qui a le don d’exaspérer au plus haut point le public palestinien). Le jeune francophone Rami Rabayah a mené le débat avec beaucoup de doigté, communiquant à l’assemblée son enthousiasme de modérateur conquis. Ont été remarqués dans le public le cinéaste Ismael Habbash, l’intellectuel engagé dans le domaine des Droits de l’Homme Rajae Shahadeh, les francophones émérites Joséphine Lama ou Lana Sadek.
Ce fut là l’une des plus intéressantes séances de ce cycle Docommentaires.

« Les enfants d’Arna », l’une des oeuvres emblématiques de la filmographie documentaire palestinienne, bien que très connue et maintes fois diffusée en Palestine, a fait salle comble au CCFA ce 1er mars 2009. Beaucoup de Palestiniens, encore, ne l’ont pas vu, et alors qu’était attendu principalement un public « d’internationaux », c’est toute une élite palestinienne de Ramallah qui est venue assister à cette projection, dont la famille Farah, Lena Saleh ou l’anthropologue Ryma Sabah.
Le film n’a suscité aucun commentaire, le public étant resté coi, assommé par cette terrible histoire, racontée avec talent et simplicité par Joliano Mar-Khemis.

Les 60 ans de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme


Le succès de cette célébration, qui en a fait finalement l’événement le plus mobilisateur de l’année avec près de 9000 personnes touchées, et particulièrement des jeunes, a été principalement lié à l’exposition « A l’épreuve du monde », montée et démontée chaque jour pour être montrée dans tout Ramallah en janvier 2009 : elle a été montrée dans 6 écoles où des récréations spéciales ont été organisées par les directions pour que les enfants puissent l’apprécier, dans l’allée principale du campus de l’Université de Birzeit, dans les jardins du plus grand club de scouts de Palestine qu’est le Seryet Ramallah, dans les centres pour enfants des camps de réfugiés d’El Amaari et de Jalazoune, dans l’école technique pour garçons de l’Unrwa dans le camp de réfugiés de Qalendia, à la campagne au Diwan de Karawat Beni Zaïd, et a été le premier événement co-organisé entre le CCF et la municipalité d’Al Bireh.
Mais en dehors de ce marathon, les 60 ans de la Déclaration des Droits de l’Homme ont aussi été marqués par la co-production entre le CCF et le Ramallah Center for Human Rights Studies (RCHRS) d’une exposition que l’association palestinienne monte annuellement à l’occasion de la Journée mondiale de la Tolérance, et qui s’est intitulée « Tolérance 3 ». Trois projections au CCF ont ponctué le mois de décembre 2008, issues de la collection établie par le ministère des Affaires étrangères pour cette occasion : « Guerre et santé » de Michel Vuillermet, « Invente moi un pays » de Catalina Villar et « Terre d’asile » d’Axel Clévenot. Un point fort a aussi été en janvier la projection de « Selves and Others, un portrait d’Edward Saïd » au théâtre Al Kasaba.
Enfin, une rencontre avait été organisée par le CCF en novembre entre l’ambassadeur de France Stéphane Hessel, co-rédacteur de cette déclaration, et des membres actifs de la société civile de Ramallah tels que Zahira Kamal, ex-ministre des Affaires féminines et directrice du Palestinian Women Center for Documentation and Research (Unesco), le président du RCHRS, les présidents des associations pour l’enfance Shams et EJE.

Partenaires : RCHRS, Théâtre Al Kasaba, Université de Birzeit, Ecoles Annajah, Elawael, Alalyya, Mélékite, Evangélique et Saint Joseph, centres pour enfants des camps d’El Amaari et Jalazoune, Ecole technique pour garçons de l’Unrwa à Qalendia, Seryet Ramallah, municipalité d’Al Bireh, Diwan de Karawat Beni Zaïd.

Alain Badiou en Palestine


Le CCFA a été honoré de recevoir le 14 janvier 2009 l’une des dernières grandes figures de la philosophie française à avoir influencé la scène de la pensée internationale, avec Gilles Deleuze et Jacques Derrida : Alain Badiou.
Nous avions tenu à lui faire rencontrer d’une façon très informelle des intellectuels de Ramallah dans un salon de thé de la ville, dont le journaliste Ali Sawafta, l’anthropologue Cherif Canaane, le juriste Ghassam Farramand et l’historien Saleh Abdeljawad, qui tous se sont déplacés avec beaucoup de déférence et de respect, connaissant l’engagement du philosophe. Ce dernier a fait principalement tourner la conversation autour du devenir des intellectuels et des élites pensantes dans un pays sous occupation, confirmant ainsi ses craintes d’un désistement qui relèverait d’une stratégie de l’occupant.
Il aura ensuite offert au CCFA, dans la médiathèque Robert Schuman, une conférence qui initialement devait porter sur la figure du soldat, très abstraite, et qu’Alain Badiou a préféré remplacer par une intervention sur les notions d’engagement, de démocratie – il est très critique à l’égard du modèle occidental – et d’action, dont Palestine reste pour lui le modèle d’excellence par sa résistance. Le public, des initiés et des intellectuels d’envergure, reconnaissables par le niveau et la pertinence des questions qui ont constitué le débat, est reparti sous le charme du penseur, mais aussi marqué par son énergie.
Le lendemain, Alain Badiou s’est rendu à Naplouse pour y redonner la même conférence.
Image : Hala Kaileh

"Football under cover"


Ce fut un joli petit succès assez inattendu, il faut le dire, que cette projection du film « Football Under Cover » le 5 avril 2009 en présence de son initiatrice Marlène Assmann, de sa sœur et jeune productrice Valérie Assmann et de la cadreuse du film.
Le documentaire est particulièrement bien fait et offre avec humour un regard attendri sur les travers de la société iranienne, et sur ses interdits parfois ubuesques. Le public a ri et a largement applaudi cette projection. Un long débat de près d’une heure l’a suivie, où le public s’est montré particulièrement intéressé sur les conditions de vie en Iran et les raisons de cette démarche d’aller faire jouer une équipe féminine de football allemande contre l’équipe féminine de football iranienne à Téhéran !
Cette soirée aurait pu être organisée par le Goethe Institut, mais proposée au CCF via le Centre culturel Chateaubriand à Jérusalem, elle fut organisée par les Français… Un chassé-croisé qui a pu montrer la bonne entente grandissante entre les deux institutions cohabitantes !

Les journées de la francophonie 2009 à Ramallah


Le crû 2009 des Journées de la Francophonie a connu un succès particulier par la qualité de la programmation et en touchant plus de 600 personnes.
Le point d’orgue fut sans aucun doute la réception qui a été offerte aux Francophones de la ville et aux partenaires du CCFA par les Bureaux des représentations officielles et Consulats généraux. Près de 80 personnes se sont réunies autour d’un buffet de plats palestiniens pour écouter un discours du Consul général de France à Jérusalem mentionnant le rôle de « troisième voix » que peut avoir l’Organisation Internationale de la Francophonie. La proposition était donc très politique. Des ministres et le gouverneur étaient attendus qui n’ont pu se déplacer pour cause de funérailles, mais Madame le maire de Ramallah était là.
Un très beau moment fut aussi le concert que le jeune chanteur de rap, hip hop et slam, Kwal, venu d’Anger, a donné au Blue Bar, avec le groupe de Ramallah Red Line en première partie. La générosité du chanteur, son engagement aussi, ont particulièrement touché le public. La soirée a été singulièrement émouvante et a duré jusque tard dans la nuit, où un DJ local a pris la relève et assuré la possibilité de danser. Où la Francophonie est aussi une partie de plaisir !
Enfin, pendant deux semaines se sont succédées au CCFA des projections de films de pays de la Francophonie, généralement suivies par des réceptions constituées de buffets aux couleurs des gastronomies invitantes ! Cette année, la France aura eu ses quiches, l’Algérie un très beau couscous, des qobahs et un somptueux tabouleh ont honoré le Liban, pendant que les Caraïbes s’illustrèrent par trois colombos différents, la Suisse par un risotto et la Belgique par un grand choix de bières outre les petits fours classiques. Le Canada fut plus sobre, et la Pologne lança la remarque de la grande visibilité offerte à sa Représentation officielle par l’organisation d’un tel événement. De nombreux ambassadeurs se sont déplacés pour l’occasion, dont ceux de l’Argentine et du Chili en plus de ceux des nations invitantes.
Là encore, beaucoup de plaisirs, de joies et de bonne humeur pour la communauté des Francophones de Ramallah, communauté allant grandissant chaque année par son nombre, d’une façon très sensible.

Partenaires : Représentations officielles et Consulats généraux à Jérusalem des pays de la Francophonie, Blue Bar, Département de Français de l'Université de Birzeit, CulturesFrance et Centre culturel français de Gaza.
Image : Lucia Cristina Estrada Mota