jeudi 25 février 2010

Le Café littéraire d'Amman Allah et Maram Amman Allah Ayesh



Ils ont réellement soulevé un enthousiasme chaleureux et profond : les poètes bethleémites Amman Allah Ayesh et sa fille Maram étaient les invités de ce Café littéraire du Centre culturel français de Ramallah, orgnaisé le 24 février par Moyiddin Arar et Halah Kaileh dans le cadre des activités de la médiathèque du centre.
Amman Allah Ayesh, scénariste de séries réalisées pour la télévision et la radio, a engagé la soirée en entretenant un long dialogue poétique avec sa fille, qui leur aura permis à tous deux de se présenter au public. L'exercice fut brillant, aux dires des arabophones venus assister à la soirée. Puis Maram a présenté un grand poème, "Le coq a crié", qui lui avait permis de remporter un Premier Prix d'un grand prestige dans un fameux concours de poésie organisé par les Emirats arabes unis. Enfin, la soirée s'est poursuivie par une lecture alternée de textes entre le père et la fille, avant que la salle n'intervienne et pose ses questions. Il en est sorti que, bien évidemment, la fille aura été influencée par le père, et bien évidemment, le père est fier de sa fille... Nous n'avions aucun doute là-dessus !

Texte d'après Aref Jabr et photographies de Halah kaileh

mercredi 24 février 2010

Docommentaires : "Le journal d'une orange : aller-simple" de Jacqueline Gesta


Salle comble ce 23 février au Centre culturel français de Ramallah pour cette Première en Palestine du dernier film de Jacqueline Gesta, le documentaire "Journal d'une orange : aller simple".
A travers l'histoire d'un verger près de Jaffa, des orangers qui y poussent et des oranges qui y sont produites en vue d'être commercialisées à travers le monde, l'auteur fait un portrait de l'histoire qui a traversé, et l'anime encore aujourd'hui, ce lopin de terre promise : les anciens propriétaires qui ont vendu leurs parcelles, ceux qui ont décidé de tout garder et d'être cernés par le kibboutz, le village voisin détruit en 1951 par l'armée israélienne et les histoires de réfugiés, la production actuelle avec ces ouvriers agricoles palestiniens, mal payés et si peu bien traités, qui survivent, surnagent, s'effacent comme les ombres qu'ils sont devenus... Une histoire de la Terre Sainte de la fin du XIXème siècle à aujourd'hui, marquée par la montée du sionisme, l'occupation britannique, la création de l'Etat d'Israel, la perte de leurs terres, puis petit à petit de tout espoir, pour les Palestiniens, la cohabitation forcée, possible mais coûteuse... Un petit bout de terre pour raconter une histoire qui aura sans aucun doute bouleversé le XXème siècle et les siècles à venir, montrer avec la finesse, l'intelligence, le respect et la subtilité que l'on connaît à Jacqueline Gesta.

mercredi 17 février 2010

D'un fantasme l'autre avec la photographe Anne-Marie Filaire



Brillant vernissage que celui de l'exposition présentée par Anne-Marie Filaire ce 16 février au Centre culturel français de Ramallah, où le Tout-Ramallah des arts et de la culture était présent. Suivant la réception des portes ouvertes de l'Académie des Arts qui avait eu lieu dans la journée, ce fut l'événement qu'il ne fallait pas manquer ce soir là à Ramallah.
Il a été écrit sur cette exposition : "La double exposition qu’Anne-Marie Filaire présente en Palestine est déroutante, car finalement fort abstraite et d’un décodage qui n’est pas des plus aisés. Néanmoins, à traiter l’ « Enfermement » provoqué par le mur de séparation construit par Israël et les portes closes sur des « Chambres » de jeunes filles aux Emirats, une idée nous vient. Anne-Marie Filaire ne serait-elle pas en train de nous parler du fantasme ?
Celui qui vient tout naturellement devant toute porte verrouillée et que l’on sait protéger les secrets d’une jeune fille, dont la culture elle-même est un fortin qui la protège des incursions étrangères : parvenir jusqu’aux chambres d’adolescentes émiraties relevait de la prouesse ; ne nous en offrir en spectacle que la dernière barrière relève de la tentation ! Imagination, imagination…
Et c’est bien d’imagination dont parle le mur de séparation. En rendant invisible, inatteignable, inexistant presque, l’Autre, le Palestinien, Israël n’en efface pas la vigueur de vie et d’être-là, à son grand désarroi sans aucun doute, mais ne fait plus que susciter une altérité fantasmée : derrière son mur, le Palestinien n’est plus frère, père, mère, grand-mère, cousin, voisin, ouvrier, artiste, intellectuel, commerçant, jeune, amoureux, triste, rêveur… Le Palestinien n’est tout simplement plus de notre monde : derrière son mur, il peut devenir cette irréalité que l’on tente d’en faire. D’un fantasme l’autre, du désir à la peur, c’est l’infranchissable que raconte cette exposition. La douce torpeur de ne pas oser être de l’autre côté".
Enfin, Anne-Marie Filaire en résidence d'artiste en Palestine en coopération avec la Fondation A.M. Qattan, s'est aussi rendue à Naplouse, Jérusalem et Bethléem pour présenter et poursuivre son travail, sans avoir pu aller à Gaza où elle avait projeté un séjour d'une semaine.
Partenaire : Fondation A.M. Qattan



Photographies du vernissage de Lucia Cristina Estrada Mota, avec Anne Marie Filaire, Ali Sawafta de Reuters et l'artiste Véra Tamari de dos.

dimanche 14 février 2010

Travelling Jérusalem, c'est fini




C'est avec cette cinquième semaine de projections que s'achève notre festival Travelling Jérusalem. Des films atypiques conclueront ainsi plus d'un mois de voyage dans la capitale spirituelle et culturelle : le contesté mais néanmoins passionnant "La dernière tentation du Christ" de Martin Scorcese et "Promesses" de B. Goldberg, Justine Shapiro et Carlos Boldado auront donné le dernier mot... à l'occasion de débats et controverses aussi riches et variés que peuvent l'offrir les contrastes locaux. Néanmoins, pour parachever ce festival tout en douceur et en poésie, il se sera terminé définitivement par la rediffusion, dans des conditions techniques acceptables (!!!), des "Chroniques d'une disparition" du grand Elia Suleiman. Un émouvant portrait critique de cette si belle et si troublée Palestine.
Il est à rappeler qu'outre les près de 600 personnes qui seront venues au Centre culturel français de Ramallah pour assister aux 17 projections de films du festival, l'université de Birzeit parviendra à ramener tout autant de public pour les 11 films palestiniens qui y seront montrés dans le cadre du même festival, comme le Diwan culturel du village de Karawat Beni Zaid et les 8 villes dans lesquelles le festival poursuivra une vie prospère en partenariat avec le ministère palestinien de la Culture... 10.000 personnes touchées en trois mois de tournée : Over-Travelling Jérusalem, aurait-on pu dire !

Partenaires : Clair-Obscur, Département des Etudiants de l'Université de Birzeit, Diwan culturel de Karawat Beni Zaid, Ministère palestinien de la Culture.

Images tirées de "Promesses".

dimanche 7 février 2010

Travelling Jérusalem, quatrième semaine

Brillante session que cette quatrième semaine du festival Travelling Jérusalem qui aura permis au public du Centre culturel français de Ramallah d'apprécier d'excellents films, dont le visionnement est parfois difficile car les projections publiques souvent rares. C'est en tout cas la remarque que nous aura faite le cinéaste Akram Safadi.
"Le cantique des pierres" de Michel Khleifi, si poétique et dans un engagement propre aux années 70', a ouvert la semaine en faisant salle comble. Suivi le complexe mais énergique "Ticket to Jérusalem" de Rashid Meshrawi, avant la programmation de "Zetounat" de Liana Badr, en présence de l'auteur et du ministre palestinien de la Culture, devenue une adepte de ce festival ! La semaine s'est achevée sur le brillant documentaire "La chambre noire de Jérusalem", d'Akram Safadi, après lequel le cinéaste, qui est un habitué presque quotidien du Centre culturel français de Ramallah, s'est prêté avec plaisir à un long jeu de questions-réponses avec un public réellement conquis et passionné. Une belle occasion de découvrir ou redécouvrir des films qui ont souvent influencé le monde de l'audiovisuel en Palestine... avec raison, étant donné le talent qui les a créés !
Partenaire : Clair-Obscur
Image extraite du tournage du film "La chambre noire de Jérusalem" d'Akram Safadi

lundi 1 février 2010

Au bonheur de Saed Karzoun : Carnets de voyage 2




Cela a été d'emblée l'un des moments les plus forts de la programmation de cette nouvelle année, avec une affluence du public aussi importante que pour les manifestations les plus populaires du Centre culturel franco-allemand, tels le Marché de Noël ou l'Oktoberfest... Le vernissage de l'exposition "Une si belle Palestine" de Saed Karzoun, ce 31 janvier, où le jeune homme a présenté les photographies, films et textes qu'il avait montrés à la Biennale du carnet de voyage de Clermont-Ferrand en 2009, édition où avec Mohamed Mohcin il avait représenté son pays.
La popularité du jeune artiste a fait de cet événement un grand moment : un public jeune et enthousiaste s'est succédé durant toute la soirée, tant pour apprécier l'exposition que pour venir écouter le concert, offert généreusement par les enseignants d'Al Kamandjati et durant lequel Saed a joué du luth, son instrument de prédilection. Des airs populaires arabes se sont succédés, entrainant avec beaucoup d'émotion tout le public à entonner les chansons... Magnifiques instants de communion, notamment autour des chansons de l'icône Fayrouz.
Il a été écrit sur l'exposition : "Dans le travail de Saed Karzoun, il y a du bonheur. Beaucoup de bonheur. De ce bonheur que l’on retrouve dans le sourire même de Saed, et qui fait que quelques soient les travers et les embûches que l’on doit surmonter sur notre chemin, si celui-ci se fait en compagnie de Saed, les choses sont plus faciles. Certaines personnes sont comme lui, malgré elles, par nature presque : des dons du ciel de générosité et de positivité !
Consacrer une exposition aux « démarches » de Saed KarzouAjouter une imagen, c’est rendre hommage à cette Palestine du sourire, de l’hospitalité, à cette Palestine du savoir-vivre, de la douceur. Cette Palestine qu’il a défendue à la Biennale du Carnet de Voyage de Clermont-Ferrand, et qu’il nous ramène ici, telle qu’elle, si belle… Mais on n’oubliera pas : il n’y a de beauté que dans le cœur et l’esprit de celui qui regarde ou, comme on dit ici dans cette magnifique formule de politesse : ce sont vos yeux qui sont beaux !"
Partenaires : Biennale du Carnet de voyage de Clermont-Ferrand, Al Kamandjati