dimanche 31 mai 2009

"Ramallah Doc", première pitching commission en Palestine




La première pitching commission en Palestine, « Ramallah Doc » s’est tenue les 24 et 28 mai, sous l’initiative du Centre culturel français de Ramallah et de la chaîne de télévision Arte, avec le soutien du Goethe Institut de Ramallah, du bureau de l’audiovisuel du Consulat général de France à Jérusalem en la personne de Valérie Fouques et du Fonds Elysée.
Ayant pour vocation de faire se rencontrer des documentaristes locaux munis de projets avec des « commissioner » de télévisions mondiales, afin que ces derniers en assurent la production et la diffusion, elle a permis la rencontre de Nahed Awwad (avec le projet « le Mail »), de Yousef Al-Deek et Mohamed Jaber (« Making Happiness »), de Riyad Deis ("Bab Elamood Gate »), d’Amer Shomali (« The Wanted 18 »), de Mohannad Salahat (« Children and War Games »), de Dima Abu Goush (« Emwas, the Silent Monks ») et d’Akram Safadi (« The Death of a Poet ») avec 15 représentants de télévisions venues de la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Autriche, la Finlande, le Danemark, la Grande-Bretagne, le Canada et les Etats-Unis. Suite aux sessions de pitching, de nombreuses occasions ont été données aux documentaristes de défendre leurs projets, tant en entretiens individuels qu’au cours du déjeuner, du diner ou d’une reception offerte pour l’occasion, à laquelle se seront rendus Madame Siham Barghouti, ministre palestinienne de la Culture, Monsieur Alain Rémy, Consul général de France à Jérusalem, Monsieur le Gouverneur de Ramallah-Al Bireh et la Madame Janet Michael, Maire de Ramallah, entre autres invités de marque. Les représentants des chaînes de télévision ont ainsi pu constater l’intérêt national qui a été porté à cette rencontre professionnelle.
Plusieurs projets ont ainsi d’ores et déjà trouvé des financements, et les documentaristes ont eu l’opportunité d’entrer dans un réseau de professionnels. Des ateliers avaient été menés au cours de l’année pour les former aux standards de la présentation de leurs projets, notamment avec Ann Julienne. Tout le programme avait été placé sous l’autorité du président de la commission, le cinéaste George Khleifi, ainsi que de la directrice du media centre de l’Université de Birzeit, Nibal Thawabteh. La pitching commission s’est faite en la présence du directeur des relations internationales de la chaîne franco-allemande Arte, André de Margerie.
C’était là un événement majeur de la saison culturelle, donnant l’opportunité à la création audiovisuelle palestinienne d’entrer dans le marché mondial des télévisions, de se former à ses standards et de pénétrer le réseau très fermé des investisseurs télévisuels : un événement structurant de fond, s’il en est.

Partenaires : Arte, Goethe Institut, Bureau de l’audiovisuel du Consulat général de France à Jérusalem, Fonds Elysée.

Images de Lucia Cristina Estrada Mota

dimanche 24 mai 2009

/si:n/ dernier jour...


/si :n/ festival of video art and performance s’est clôt en ce 23 mai par un barbecue aux accents familiaux à la Fondation A.M. Qattan, durant lequel artistes, organisateurs, journalistes et publique ont pu dresser un bilan enthousiaste de l’événement et tisser des projets. Il est bien évident que /si :n/ 2 a toutes les bonnes raisons d’exister en 2011, le projet étant déjà attendu. Une autre évidence : la qualité de la réception assurée par les hôtes palestiniens a séduit au plus haut point l’équipe des artistes internationaux, et c’est avec beaucoup de tristesse et déjà de la nostalgie qu’ils ont quitté Ramallah dans la nuit.
Durant la journée, Jean-Paul Fargier et Marc Mercier ont donné des conférences au Centre culturel Khalil Sakakini. Jean-Paul Fargier aura fait son « Tribute to Nam June Paik », après avoir présenté le film qu’il a réalisé sur l’artiste coréen. Au cours de son intervention, il aura été possible d’entendre des petites phrases nées de l’histoire off et de sa connaissance appuyée du vidéaste : en montrant une performance de Nam June Paik où celui-ci joue au piano avec une caméra, Jean-Paul Fargier de faire la confidence : « Nam June Paik m’avait dit que s’il ne devait rester qu’une œuvre de lui, ce serait cette performance, car tout le monde peut la faire. Et il m’a aussi déclaré que c’est avec cette performance qu’il a pu surpasser John Cage, l’un de ses maîtres ». Marc Mercier a ensuite donné une conférence sur son sujet de prédilection, « Electronic Poetic ».
Après ces deux interventions, un programme a été diffusé au Centre culturel français, intitulé « Mediterranean Program », suivi à la galerie Al Mahatta par la présentation du résultat de l’atelier de Dominique Angel, soit 5 installations de jeunes artistes palestiniens, remarquables, comme l’était une performance de Khaled Jarrar…
Cette ultime rencontre fut véritablement un moment plein d’émotions et d’énergie, et a montré la pertinence de ce festival, tant pour susciter des vocations que pour former des jeunes artistes ou créer des réseaux de créateurs. Vivement /si :n/ 2 !

Image : Jean-Paul Fargier au Centre culturel Khalil Sakakini
Le film par Idioms : http://vimeo.com/4927333

samedi 23 mai 2009

/si:n/ Jour 4


Ce 22 mai, le quatrième jour de /si:n/ festival of video art and performance, a été consacré la matinée, pour les artistes invités, à une visite de Jéricho et de ses environs.
Très vite les choses sont cependant devenues sérieuses, avec une projection de vidéos de Pascal Lièvre au Centre culturel français, qui a connu un franc succès, et après laquelle l’artiste a pu s’entretenir avec un public tout acquis. Sa façon de détourner les notions de propriété artistique et intellectuelle a particulièrement intéressé, ainsi que son engagement ressenti comme réel et vécu. La Fondation A.M. Qattan a ensuite accueilli une performance d’Iman Abu Hmid, dont l’objet était l’inhumation symbolique de sa grand-mère – une photographie – dans une vasque de terre ramenée de leur village d’origine.
Ensuite, un programme « Resisting is dancing, singing » d’une douzaine de vidéo a été montré au Centre culturel français, suivi par une performance de Natacha Muslera intitulée « Alchemist singer », où la jeune femme aura laissé un public fasciné et plein de questions…
Belle journée, riche d’émotions et de leçons…

Natacha Muslera par Lucia Cristina Estrada Mota
Le film par Idioms : http://vimeo.com/4927333

vendredi 22 mai 2009

/si:n/ Jour 3


Au troisième jour de /si :n/ festival of video art and performance, le programme aura débuté à la Virtual Gallery de l’Université de Birzeit où Samuel Bester a donné devant un public principalement constitué d’étudiants une conférence sur la poétique de la relation entre l’image et le son, dans une intervention intitulée « Image and Sound, natural/unnatural ». La galerie Al Mahatta a ensuite accueilli une conférence de Dominique Angel largement illustrée de quatre de ses oeuvres vidéo, dont certaines auront fait mouche par leur humour et leur décalage, tel « L’évasion » ou « Tuk-tuk Sir ». Il est à rappeler que Dominique Angel anime dans cet espace un atelier d’art vidéo depuis le début du festival.
Un programme vidéo a ensuite été présenté à la Fondation A.M. Qattan sous le titre « Conflict Zone », avant que la journée ne s’achève par trois performances particulièrement remarquées de Julien Blaine au Centre culturel Khalil Sakakini, parmi lesquelles « The sing of spices » et « 8 or ∞ », où le poète affiche avec brio, énergie et ampleur son principe de la déclaraction, et où la sonorité des mots envahit l’espace comme l’écriture une page… Magnifique, décalé, dérangeant, naturel, attachant : on ne saurait que dire !

Julien Blaine par Lucia Cristina Estrada Mota
Le film par Idioms : http://vimeo.com/4927333

jeudi 21 mai 2009

/sin:n/ Jour 2


C’est avec une rencontre avec Julien Blaine au CCFA, et le film qui lui a été consacré par sa fille Marie Poitevin, qu’a débuté le festival ce 20 mai, devant un public modeste mais passionné. Julien Blaine aura ainsi eu l’occasion d’expliquer quelle fut sa carrière de performer et comment il est passé à la déclaraction comme acte poétique. Julien Blaine s’est entièrement donné, comme à son habitude, en effectuant pour l’occasion quelques unes de ses performances. Grand poète, sans doute aucun.
Une très belle performance a ensuite été montrée à la galerie Al Mahata, par Manar Zuabi qui avec « In between – I am not a reader » a laissé un public fasciné par le lyrisme et la violence contenue de son œuvre : un cycliste et la jeune artiste faisant de la corde à sauter dans de la peinture noire étaient observables par le public à travers des meurtrières fendues dans le mur…
Enfin, Pascal Lièvre aura donné à la Fondation A.M. Qattan un cours de « Aerobic Philosophic », poussant son public à reproduire ses gestes de gymnastiques alors qu’il déclame du Nietzsche en arabe ! Hallucinant, dérangeant, mais tellement intelligent et distancié : du Lièvre pur jus !
Pascal Lièvre par Lucia Cristina Estrada Mota
Le film par Idioms : http://vimeo.com/4927333

mercredi 20 mai 2009

/si:n/ Jour 1 : c'est lancé !


Ce fut un beau succès que l’ouverture, ce 19 mai, de la première édition de « /si :n/ video art and performance », le premier festival dans ce domaine en Palestine, co-organisé avec la Fondation A.M. Qattan, les Instants Video de Marseille, le Centre culturel Khalil Sakakini, la galerie Al Mahata, l’Académie des arts de Palestine, le Goethe Institut et la Virtual Gallery de l'Université de Birzeit.
Après un bref discours de chaque partenaire, où notammant Mahmoud Abuashash aura rappelé la portée historique de cet évenement et Marc Mercier son envergure politique, le public a pu apprécier les installations qui pourront être visibles durant tout le festival : « My body and sole » de Khalil Rabah et « Gaza diary » de Taysir Batniji à la Fondation A.M. Qattan ; « Last festival » de Julien Blaine et « Impossible Journey » de Taysir Batniji au Centre culturel franco-allemand ; « Tableaux vivants » de Kasha Legrand et un programme des étudiants à l’Académie des arts ; Vacuum » de Raeda Saadeh, « Toro » de Marina Vassileva et « Reflecting Pool » de Bill Viola à la galerie Al Mahata ; « The return » de Jumana Aboud, « Control Room » de Mohamed Harb et « In video vanitas » de Richard Shryzak au Centre culturel Khalil Sakakini ; « An ordinary day & once upon a time » de Hakeem B et « Water Like » de Taysir Batniji à la Virtual Gallery de l’université de Birzeit.
Par ailleurs la galerie Al Mamal de Jérusalem accueillait elle-aussi « An ordinary day & one upon a time » de Hakeem B et le Centre culturel français de Gaza « Chic Point » de Sharif Waked et «And ongoing tale » de Shadi Habib Allah. Enfin, la galerie Al Mahata sera pendant les cinq jours du festival le théâtre d’un atelier sur la création vidéo animé par Dominique Angel.
A Ramallah, le public a circulé jusqu’à 22h00 de lieu en lieu, où on aura pu s’amuser de la première rencontre d’Ernest Pignon-Ernest avec Jean-Paul Fargier, de Huda Iman avec Pascal Lièvre, en croisant Véra Tamari auprès de l’écrivain Rajae Shahadeh et de l’anthropologue Ryma Sabah… Une ouverture certes un peu mondaine, mais avec la décontraction propre à Ramallah et à la hauteur de l’intérêt de son public.

Partenaires : Fondation A.M. Qattan, les Instants Video de Marseille, le Centre culturel Khalil Sakakini, la galerie Al Mahata, l’Académie des arts de Palestine, le Goethe Institut, la Virtual galmery de l'Université de Birzeit Al Mamal, Al Hoash, le centre culturel français de Gaza.

Image de Lucia Cristina Estrada Mota
Le film par Idioms : http://vimeo.com/4927333

dimanche 17 mai 2009

1 - Ernest Pignon-Ernest : exposition au Centre Culturel Khalil Sakakini



Le grand artiste français Ernest Pignon-Ernest nous a fait l’honneur de nous offrir ce 11 mai, au Centre culturel Khalil Sakakini, une exposition d’estampes éditées par sa galerie parisienne Lelong, montrant son travail sur de nombreuses années. De ses travaux sur Naples, auxquels une salle entière était consacrée, à ses œuvres sur les cabines téléphoniques, de Soweto au travail sur l’exclusion des immigrés, la plus grande partie de ses oeuvres était présentée, dont bien entendu ses portraits de poètes et artistes, tels que Pablo Neruda, son fameux Rimbaud, Robert Desnos, Stravinsky… Fait exceptionnel, l’une de ses sérigraphies était présentée en tant qu’œuvre : l’immense scène des trois personnages de Genet, figurant une rixe autant qu’une descente de croix, recouvrait un mur entier... Spectaculaire, il va sans dire !
Un film a été projeté sur le travail de l’artiste, réalisé pour l’occasion.
Ce vernissage a été l’opportunité de dévoiler le portrait sérigraphié que l’artiste a réalisé du poète Mahmoud Darwish, grandeur nature, tiré en une cinquantaine de copies destinées à être collés sur les murs et les Murs de la Palestine. Magnifique hommage rendu à cette terre que de lui redonner une incarnation de son porte-parole, de faire revivre celui qui avait vécu les mots comme le seul exil supportable… Le public a été particulièrement touché, voire bouleversé, par cette démarche…
Raeda Taha, présidente du Centre culturel Khalil Sakakini, Ziad Khelef, directeur de la Fondation A.M. Qattan, Tania Nasser et l’artiste Vera Tamari ont été notamment remarqués parmi le public.
Un événement qui a fait date dans la saison culturelle.

Partenaires : Fondation A.M. Qattan, Centre culturel Khalil Sakakini

Images de Lucia Cristina Estrada Mota

jeudi 14 mai 2009

Docommentaires : "Shadows of absence" de Nasri Hajaj


La salle Arte du Centre culturel français de Ramallah était comble ce 13 mai pour la projection du documentaire de Nasri Hajaj, « Shadows of absence ». Le cinéaste nous avait lui-même remis une copie de son film et devant l’intérêt de l’oeuvre, nous avons décidé de la montrer dans notre cycle mensuel, Docommentaires. Sans commentaires d’ailleurs, le film étant trop fort pour supporter une quelconque extension à sa projection. La cinéaste Najwa Nejjar est sortie de la salle particulièrement troublée, les yeux rougis, tout comme l’écrivain Ali Khalili et son épouse.
« Shadows of absence » est un sombre voyage à travers les cimetières de la Méditerranée, mais aussi d’Europe et des Amériques, dans tous les pays où des grandes figures de l’OLP ont dû fuir, ont péri et ont été inhumées dans un dernier exil. A travers ce périple toponymique si particulier, c’est toute l’histoire des mouvements politiques palestiniens qui est racontée. Jusqu’à ce cimetière, à la frontière israélienne, où les tombes portent des numéros seulement, les noms des morts étant secrètement gardés par le ministère de la Défense israélien.
Avec ce documentaire Nasri Hajaj a signé une œuvre particulièrement poignante, et au-delà de l’émotion extrêmement bien documentée et argumentée. Un grand merci à l’auteur de nous avoir permis cette découverte…

mercredi 13 mai 2009

/si:n/ video art performance festival palestine - 1ère édition à J-7


/si:n/ Festival d'art Video Art & de Performance est le fruit d'une dynamique collective dans la mise en forme d'un projet, de ses plus petits détails à la répartition des tâches et des responsabilités, entre des structures qui organisent et/ou reçoivent les différentes activités du festival, dans différents lieux de Ramallah, Jérusalem, Gaza et Birzeit. Toutes ces institutions ont partagé un même intérêt et un même désir de créer cet événement avec toute l’importance qu’il peut avoir, ainsi qu'un même enthousiasme à le mener à bien. Chacune y a investi tout ce qu’elle pouvait, sous la forme d'un apport financier ou humain ou avec la mise à disposition de lieux.
Ce festival – qui peut être considéré comme un événement historique dans la vie culturelle de la Palestine – est aussi le résultat d'une maturité dans la qualité du travail des organisations culturelles, mais aussi des pratiques artistiques. A l'origine, l'idée de créer un festival d'art vidéo a fait suite à l’organisation d’une saison vidéo en partenariat entre la Fondation A.M. Qattan, le Centre Culturel Français de Ramallah et Les Instants Vidéo de Marseille. Et le projet a naturellement évolué jusqu'à la naissance de ce festival qui inclut aujourd’hui la performance, du fait de l'imbrication et de l'interconnection des deux pratiques artistiques, mais aussi de la confusion qui plane parfois autour des relations qu'elles entretiennent.
Comme il s'agit du premier événement de ce genre organisé en Palestine, aucun thème ou sujet spécifique n'a été défini pour le programme général. Il s'agit plutôt de faire de ce festival une introduction ouvrant les portes d'un dialogue, offrant une large exposition aux oeuvres vidéo et aux performances, et assurant l’accès à des programmes pour voir, discuter et apprendre.
Ainsi, le festival présentera une variété d'oeuvres notoires, d'artistes de renom issus du monde entier, mais aussi, bien entendu d’oeuvres importantes produites ces dix dernières années par des artistes Palestiniens. Il sera enrichi par des rencontres avec les artistes, des programmations thématiques, un atelier de pratique artistique, et une programmation vidéo spécialement élaborée par les étudiants de l'Académie Internationale des Arts de Palestine.
Nous souhaitons organiser ce festival tous les deux ans, en espérant qu'il devienne partie intégrante de la vie culturelle et artistique palestinienne, qu'il l'enrichisse et en soit une marque supplémentaire de sa propre qualité. Nous voulons aussi qu'il devienne une plateforme internationale qui suscite des participations locales, du monde arabe et internationales, dans un souci de rencontres, de dialogue, de connaissance et de production (...).

Partenaires : A.M. Qattan Foundation, Les Instants Vidéo, Goethe Institut, Al Mahatta Gallery, Khalil Sakakini Cultural Centre

dimanche 10 mai 2009

Quand Franck Loret rencontre le groupe de Kobar... ou de l'art de faire art de tout !


Le Centre culturel français de Ramallah a fait tout son possible pour que la France participe au projet du groupe de Kobar. Sous la houlette de Mazen Saada et de Julia Bailey, présidé par Nahla Qura et dont la direction administrative revient à la poétesse Rose Shomali, ce projet est en partie financé par la Commission Européenne. Il s’agit principalement de la construction d’un mur par le groupe de céramistes et sculpteurs, mur de 20 mètres sur 4 à Ramallah, dont la deuxième partie, continuation, aux mêmes dimensions, s’érigera à Jérusalem. La réalisation de ce mur, non pas séparateur mais construit comme un trait d’union, se fera entièrement par des plasticiens palestiniens. Mais le projet est entouré d’événements tels que les deux ateliers du Français Franck Loret et de l’Autrichien Christian Paintner. Ce dernier a animé un atelier de sculpture sur pierre.
Franck Loret, venu à Ramallah qu’il a découvert la dernière semaine d’avril sous l’invitation de l’attaché culturel Patrick Girard, a travaillé quant à lui tout azimut et dans tous les sens poétiques possibles. Dès les premiers jours, il aura intéressé le groupe au land art en parcourant la campagne de Kobar et en y inscrivant les signes de sa poétique. Ici la trace d’un corps, là de pas inscrits sur un rocher plat, plus loin un totem… Tout le groupe a investi le paysage terrassé des oliveraies pour y laisser sa signature.
Mais Franck Loret a surtout montré toutes les possibilités de sculpture avec le papier et la pâte à papier. Matériau à coût négligeable, aisé à transformer, léger, il est « le matériau idéal pour sculpter sous occupation ! ». Nos artistes l’ont très vite compris et se sont investis corps, cœurs et âmes dans cet apprentissage, qui sans aucun doute fera des émules : un atelier a même été improvisé au département des Beaux Arts de l’Université Abu Dis, quand nombre d’étudiants de l’Académie des arts sont passés en visiteurs.
Une petite exposition a été elle aussi improvisée au Centre culturel français de Ramallah, augurant de manifestations qui seront plus tard organisées dans des galeries parisiennes. Le rayonnement du lumineux Franck Loret… sans aucun doute !

Partenaires : Service de coopération du Consulat général de France à Jérusalem, Commission Européenne, Women Affairs Technical Committee, Forum culturel autrichien

Pour en savoir plus : franckloret.over-blog.com

Photos d'Eve

jeudi 7 mai 2009

La France dans le 4ème Festival international de danse contemporaine de Ramallah




En cette fin avril 2009, la présence française a été pour le moins conséquente au Festival international de danse de Ramallah.
Tout d’abord, le spectacle de clôture du Festival, le 5 mai au Ramallah Cultural Palace, a connu un succès rarement égalé, s’achevant par une « standing ovation » et des sifflets pendant 15 minutes. Il est vrai que le spectacle « Transes » de la troupe de hip hop Wanted Posse est particulièrement spectaculaire, où les 10 danseurs de la compagnie rivalisent de talent et d’agilité pour réaliser des figures à un rythme… à couper le souffle. De la virtuosité et du beat, tout ce qu’il fallait pour séduire un public très jeune ce soir là.
Dans un style bien différent, le spectacle franco-algérien de la Compagnie Nacera Belaza a été vraiment remarquable, bien que difficile. Chorégraphie dans sa forme la plus minimale, où le même geste est répété par deux danseuses durant 40 minutes sur des musiques fort étudiées, « Le cri » s’inspire du soufisme, y puise sa spiritualité, mais reste un spectacle où le spectaculaire existe même s’il n’est pas le plus important. Exploration du vide et du souffle qu’il contiendrait, l’expérience était forcément abrupte. Parfaitement Aboutie. Incroyablement dense et forte. Comme l’a dit le cinéaste George Khleifi : « Au milieu de tant d’agitation, enfin de la création »… Un grand moment.
Le spectacle invité par le Goethe Institut, venant de Stuttgart, celui du danseur français Samir Attika, a été le premier moment fort du festival, souligné comme tel par l’unanimité du public. Léger mais puissant néanmoins, burlesque et grave, Samir Attika met en scène pendant près de 2 heures un monde dynamique et onirique, un peu comme le serait une cour de récréation au pays des merveilles…
Le Centre culturel français de Ramallah avait par ailleurs accueilli deux expositions de photographies de danse : l’une de Ghneim Zarour pendant 10 jours avant le festival, et l’autre de Lucia Cristina Estrada Motta pendant toute la durée du festival. Deux points de vue et deux techniques sur la danse qui, bien que très différents, ont fait également montre de talent, de sensibilité et de ce petit plus qui fait qu’une photographie sera pleine d’histoires.
Enfin, Eric Boudet a animé un atelier de photographie de la danse pendant toute la durée du festival, venant à Ramallah pour la quatrième année consécutive, et Christine Rodes a de son côté dirigé un atelier de critique de la danse.
Le directeur de l’événement, Khaled Ellayan, dont la programmation a fait preuve d’une vraie maturité et d’un vrai talent, mais a aussi montré une réelle connaissance de la danse contemporaine, a donc fait honneur à la France en lui donnant autant de place dans l’un des plus importants festivals de la saison.
Partenaires : Seryeh Ramallah, Centre culturel français de Gaza

Plus d'informations sur cie-nacerabelaza.com, http://www.wantedposse.fr/

Images de Lucia Cristina Estrada Mota

mercredi 6 mai 2009

Journée mondiale de la liberté de la presse avec Benjamin Barthe et sa "Palestine, une nation en morceaux"




Le Centre culturel français de Ramallah a eu la grande chance de pouvoir accueillir, en ce lundi 5 mai, le correspondant indépendant du Monde en Palestine et Prix Albert Londres 2008, Benjamin Barthe, pour une double occasion de taille : la sortie d’un recueil de ses articles choisis chez Archipel, sous le titre « Palestine, une nation en morceaux », et pour marquer les célébrations de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
A ce propos, Benjamin Barthe a insisté pour dissiper toute idée reçue, du moins concernant le quotidien pour lequel il écrit, en insistant sur le fait qu’il ne subit aucune pression ni aucune censure et qu’il peut décrire la situation au Proche Orient comme il l’entend.
Introduit et présenté par l’historien à l’Université de Birzeit Roger Heacock, excellent maître de débat, l’auteur a dû très vite expliquer certaines de ses positions, car très vite le public a oublié qu’un recueil d’articles n’est pas un ouvrage d’analyses : s’il peut aider à celle-ci en lui offrant un matériau, la démarche intellectuelle en est cependant très distincte. L’unanimité s’est donc faite pour dire que tout le monde attend en second opus barthien un essai d’analyses politiques sur la situation au Proche Orient, le public connaissant la finesse d’analyse, la connaissance de terrain et l’engagement du journaliste.
Divers autres remarques ont porté sur des points précis de « Palestine, une nation en morceaux ». Ont été remarqué dans le public Ludovic Pouille et Adrien Pinelli du ministère français des Affaires étrangères, l’écrivain Pascal Janovjak, le Haut commis d’Etat à la retraite Samiah Bamieh, Ghassan Abdellah, Abdelakarim Abukhashan, Abaher El Saka et l’économiste Mohamed Abuzina de l’Université de Birzeit et le grand arabisant Zyad Tahtir.


Images : Mohamed Al-Haj