mardi 28 juin 2011

Docommentaires : "The color of olives" de Carolina Rivas

Dans le cadre du cycle Dcommentaires était projeté ce 27 juin "The color of olives", un film de la réalisatrice mexicaine Carolina Rivas. Ce documentaire émouvant, presque sans paroles, décrit une semaine dans la vie d’une famille palestinienne de Masha, coupée de ses terres par le mur de séparation israélien. Le marché de la ville a été détruit lors de la deuxième Intifada, et la cueillette d’olives, activité séculaire, est rendue très difficile par la séparation. Entre les attentes interminables, l’arbitraire des soldats et la violence des colons vivant alentour, ce film témoigne du courage et de la dignité d’une famille palestinienne parmi tant d’autres qui se bat pour garder sa terre et sa mémoire.

Texte de Renaud Soler

Fête de la musique : le Conservatoire national de musique Edward Saïd


La série de concerts organisés pour la Fête de la musique touche à sa fin. La responsabilité de clore en beauté cette semaine revient ce 23 juin au Conservatoire national de musique Edward Saïd, avec une soirée organisée par Ibrahim Attari et Ramadan Khattab.

Ce dernier concert est un bel exemple de coopération culturelle entre la France, l’Allemagne et la Palestine. Les musiciens sont de différentes nationalités, et les morceaux abordés vont de la musique traditionnelle du Proche Orient à la comptine jouée par des enfants, en passant par le répertoire classique européen.

Le concert s'est rapidement animé et a fini en beauté grâce à des morceaux de musique palestinienne connus de tous ; ce soir fut bel exemple de connivence entre musiciens et public !

La semaine dédiée à la Fête de la musique s’est achevée sur ce beau concert en famille !
Texte et photographies de Renaud Soler

Fête de la musique : le concert de Hélène Grimaud


Salle comble ce 22 juin pour un concert inoubliable de la soliste française, la pianiste Hélène Grimaud. Et standing ovation à la fin, pour souligner combien la performance a été appréciée. Une première partie, consacrée à Mozart et Berg, n'était peut-être pas là où la féline virtuose pouvait au mieux exprimer toute la sensibilité de son art. Il est vrai que le Steinway de la Fondation Barenboïm-Saïd, aux couleurs toutes en rondeurs, s'accomode mieux aux airs de Gershwin ou Debussy qu'aux sonates de Mozart. Mais la deuxième partie du concert, sonate de Lizst et danses de Bartok, a donné toute la dimension de l'interprète. Sublime, simplement. Un grand moment offert au public de Ramallah grâce à la Fondation Barenboïm-Saïd.

Partenaire : Fondation Barenboïm-Saïd

Photographies de Renaud Soler

lundi 27 juin 2011

Fête de la musique : ce n'est pas du Pihpoh !


Ce 21 juin, à l'unisson de la Fête de la musique dans le monde, le Centre culturel français de Ramallah a accueilli un concert du jeune rappeur, groover, mais surtout freestyle, Pihpoh, accompagné d'une formation de jazz des plus toniques. Un très beau concert de rap à la française, poétique et revendicatif, dans un lieu exceptionnel : pour la première fois, le Centre a fêté la musique à Birzeit, dans la vieille ville, au beau milieu d'un décor minéral de pierre taillée et dans l'air doux d'un début de soirée d'été. Si le public aurait pu être plus nombreux, Pihpoh s'est quand même acquis quelques groopies qui en redemandaient, encore et encore !

Partenaires : Municipalité de Birzeit, Restaurant Al Hoash Alalya, Rozanna, Al Kamandjati, Centre culturel français de Gaza

mardi 21 juin 2011

Fête de la musique : la fanfare de la Police nationale fait son show



C'est depuis trois ans l'un des moments forts de la Fête de la musique du Centre culturel français de Ramallah : le défilé de la fanfare de la Police nationale palestinienne, jouant du Fairuz et des airs d'Oum Keltoum autour de la place Manara et de la rue principale de la ville. Cette année, ce 20 juin, le défilé était particulièrement bien organisé, monté avec beaucoup de fierté par le Lieutenant Kamal, responsable de la fanfare, les forces de la Police et le Bureau de la Présidence qui aura donné son coup de pouce pour que l'événement fasse mouche !
L'idée de faire défiler cette fanfare est née au cours de la préparation du voyage officiel du Président Sarkozi, qui étant reçu à Bethléem par le Président Abbass, devait être accueilli par La Marseillaise. La première répétition de l'hymne n'étant pas entièrement concluante, le Lieutenant Kamal a tenu à démontrer que ses musiciens étaient de bons musiciens, et de leur demander de jouer une chanson de Fairuz. Sur le champ, rendez-vous a été pris pour la Fête de la musique suivante, en 2009. C'est ainsi que naissent les traditions...

Partenaires : Police nationale de l'Autorité palestinienne, Municipalité de Ramallah

Photographies de Lucia Ahmad

lundi 20 juin 2011

Fête de la musique : le Jenin Music Ensemble en mode oriental


Très chaleureux concert que celui offert au Centre culturel français de Ramallah, ce 19 juin, par le Jenin Music Ensemble, de l'école Al Kamandjati à Jénine. Chaleureux, parce que les musiciens sont des adolescents et des enfants, et qu'ils communiquent leur énergie et leur enthousiasme avec une facilité déconcertante. Chaleureux, parce que le répertoire des grandes chansons populaires arabes a permis à tout le public de chanter en choeur. Et chaleureux, parce que c'est la marque du savoir-être d'Al Kamandjati.

Le jeune chanteur Fadi Al Basha s'est fait notoirement remarquer, non seulement pour sa technicité et son aisance dans le chant, mais aussi pour sa déconcertante décontraction et son charisme face au public. Le jeune Saleh Chaaban a aussi interpréter maginfiquement une chanson bien locale. Bravo à tous !

Partenaire : Al Kamandjati

dimanche 19 juin 2011

Fête de la musique : le concert de musique de chambre d'Al Kamandjati


La série des concerts de la Fête de la musique du Centre culturel français de Ramallah a débuté ce 16 juin avec un tonique concert de musique de chambre offert par Al Kamandjati. Enseignants et musiciens invités étaient de la partie, où César Franck a cotoyé Bach et Haydn. Une soirée pleine d'énergie et d'émotion, beaucoup de rires et de douceur, tout ce qu'Al Kamandjati sait faire au mieux !

Partenaire : Al Kamandjati

Images de Latifa N'Ghimy

jeudi 16 juin 2011

CinéMémoire Eric Rohmer

Ce premier semestre 2011, le ciné-club CinéMémoire du Centre culturel français de Ramallah était consacré à Eric Rohmer. Ainsi, le public du Centre a pu voir ou revoir des films mythiques et fondateurs d'une certaine modernité cinématographique, comme "Ma nuit chez Maud", "Le genou de Claire", "Le beau mariage", "Pauline à la plage", "L'ami de mon amie" et, ce 15 juin pour clôture du cycle, le passionnant portrait d'André S. Labarthe, "Eric Rohmer, preuves à l'appui".

Le deuxième semestre sera consacré à un autre cinéaste né de la Nouvelle Vague, et tout aussi singulier : Jacques Demy.

Partenaire : Institut Français

lundi 13 juin 2011

/SI:N/, la clôture


La deuxième édition du festival /SI:N/ d'art vidéo et performance s'est achevée ce dimanche 12 juin avec deux événements d'envergure : au Centre culturel franco-alllemand était organisée la Première de la version finale du magnifique film du duo belge Guido' Lu, "Ce que voit le nain". Une oeuvre pour le moins décapante et frappante, entre art vidéo et cinéma expérimental, mélange coloré d'humour corrosif et de désespoir existentiel.

Le festival s'est achevé à la galerie Al Mahatta, sur la projection des films réalisés au cours de l'atelier donné par François Lejault à un groupe de 9 jeunes cinéastes. Certains des films ont été remarquables et seront sans doute remarqués.

/SI:N/ 2011, c'est fini ! Un très beau projet structurant, qui amène à la Palestine ce que l'art a de plus contemporain, et qui montre à nos contemporains ce qu'est la Palestine. Merci à tous les partenaires d'avoir permis l'existence d'un tel objet de rencontres...

dimanche 12 juin 2011

/SI:N/, sixième journée


La sixième journée du festival /SI:N/, ce samedi 11 juin, fut particulièrement intense, où Esther Ferrer a réalisé sa performance "Le chemin se fait en marchant" place Manara et Rukab Street, à Ramallah. Ce fut presque une émeute, tant la foule a été intriguée par cette femme qui se déplaçait en dévidant un rouleau de ruban adhésif, poursuivie de caméras et autres appareils photo. Des enfants l'interpellaient gentiment, des chebabs la saluaient, des femmes éclataient de rire à son passage... jusqu'à ce qu'un jeune homme prenne lui-même un rouleau et commence à faire son chemin, en marchant aux côtés d'Esther Ferrer ! Un grand moment, sans conteste !

La grande dame espagnole s'est ensuite redonnée au jeu des questions-réponses dans un entretien avec Marc Mercier à la Fondation A.M. Qattan. Elle a pu évoquer son parcourt, mais aussi les fondements de sa philosophie de vie.

La journée s'est achevée au Centre culturel franco-allemand où étaient projetés les quatre films de vidéo-danse réalisés pendant l'atelier de Ludovic Jolivet durant le dernier Festival international de danse de Ramallah, et la projection d'un étrange film de Richard Menken, "Our Daily Bread", évoquant la vie dans un camp de réfugié à travers des portraits de jeunes sourds-muets.

Enfin, la Fondation A.M. Qattan et les Instants Vidéo ont invité les organisateurs et les intervenants du festival à un grand barbecue entre amis, autour d'un grand feu...

/SI:N/, cinquième journée


La cinquième journée de /SI:N/, le vendredi 10 juin, a été relativement légère. Pendant que la quinzaine d'invités étrangers du festival se rendait à Hébron pour une visite choc de la vieille ville, la galerie Al Mahatta accueillait une rencontre entre le compositeur Dirar Kalash et l'anthropologue Esmail Nashef, qui a très longuement parlé et ramené l'oeuvre de Kalash au matérialisme via Bataille et Lacan. Bel exercice d'intellectualité.

La soir, toute le monde s'est retrouvé à Ramallah Tahta chez Juliana Irene Smith, qui devant un public d'intimes a lu un journal tout aussi intime, mêlant cependant fiction et biographie, découverte politique de la région et frasques amoureuses, le tout dans une intonation de jeune libertine californienne à la conquête sensuelle du Proche Orient. Un exercice que le Ginsberg des années 60' n'aurait en rien renié !

samedi 11 juin 2011

/SI:N/, quatrième journée


Ce 9 juin, la quatrième journée du Festival d'art vidéo et performance de Palestine s'est ouverte au Musée d'art et d'ethnologie de l'Université de Birzeit, qui a accueilli une conférence du fondateur des Instants Vidéo, Marc Mercier. Conférence... qui relevait de la performance, où le ton derridien saupoudré d'un sens de la dérision vascillant entre Suréalisme et Oulipo, ramenait la création de la vidéo au poète Pablo Neruda. Le Musée d'art et d'ethnologie présentait par ailleurs les programmes vidéo "/home:building/" de Paul Lee et "Crime, Punishment & Liberation" des Instants Vidéo, et les installations "O-Tok" de Tony Mestrovic et "Gameplay" de Flavie Pinatel.



La journée s'est poursuivie à la Galerie Al Mahatta, par une rencontre avec le vidéaste croate Tony Mestrovic, qui a pu expliquer sa démarche artistique et le pourquoi du comment de la minéralité de son oeuvre. La galerie Al Mahatta, quant à elle, accueille en permanence durant le temps du festival les programmes "Fragilities" des Instants Vidéo (par ailleurs présenté dans tout le réseau des CCF), "Palestinian artists program" monté par Bashar Alhroub, Reem Shiley et Alaa Khanjar et trois splendides installations : un très cérébral "The King and the Jester" de Shadi Habiballah, un sophistiqué et esthétique "Horizons" par Basel & Rauanne, et un équivoque "The other is me" de Bashar Alhroub.

Un peu plus tard, au Jerusalem Hotel à Jerusalem, Juliana Irene Smith effectuait sa performance "Pathetic looser", avant que Rochus Aust reproduise au Centre culturel Sakakini sa performance "Symphonie avec trompette solo", déjà produite au Centre culturel Chateaubriand, mais avec de subtiles variations qui en ont fait un moment unique.

jeudi 9 juin 2011

/SI:N/, troisième journée




Ce 8 juin fut une journée particulièrement dédiée à l'incroyable Esther Ferrer, performeuse anarchiste sous Franco et partenaire de John Cage. A Jerusalem, elle a pu réaliser l'une de ses performances récentes les plus connues, "Le chemin se fait en marchant". Partant de la galerie Al Hoash et parcourant toute la rue Salaheddin, elle trace avec un ruban adhésif blanc qu'elle colle sur la chaussée en marchant, le chemin qu'elle a décidé de parcourir. Très visuelle, très ouverte au public, cette performance est aussi une belle idée philosophique qui rapproche nitzchéens et existentialistes ! Dans l'après-midi Esther Ferrer s'est prêtée, à la galerie Al Hoash, au jeu d'un entretien public dirigé par Marc Mercier, où elle aura pu rappeler combien, pour elle, la performance est avant tout question de liberté. Liberté de l'artiste, liberté de son spectateur. Un monument, cette dame, et reconnue comme tel à l'unanimité !

La journée s'est achevée à Ramallah, au Centre culturel Sakakini, où a été diffusé le très beau mais ô combien triste film de Kamal Al Jafari, "Port of Memory", traitant de la perte de leur espace par les Palestiniens de Jaffa, et par conséquent de la lente perte de leur identité.

mercredi 8 juin 2011

/SI:N/, deuxième journée








Le festival /SI:N/ d'art vidéo et performance a connu ce 7 juin sa première journée avec, dès 14h00 à la Fondation A.M. Qattan, une conférence très didactique de l'Allemand Christophe Blaze sur l'histoire de l'art vidéo en Allemagne, à travers techniques et artistes. Co-auteur d'une remarquable "encyclopédie" audiovisuelle de l'art vidéo germanique, il a surtout traité de l'art et la méthode de présenter d'anciennes oeuvres.

La conférence a été suivie par une présentation de son oeuvre par l'artiste venu spécialement du Kirzghizstan, Shaarbek Amankul. Entre art vidéo classique aux tonalités 90' et une nouvelle tendance réaliste à la Strip-Tease, le vidéaste a donné un large aperçu de la sensibilité de son pays. Au Centre culturel franco-allemand sont par ailleurs montrés en boucle tous les jours de 10h00 à 20h00 les programmes "Record again" de ZKM et un programme jeunesse des Instants Vidéo diffusé par le bibliobus, ainsi que deux installations : "Cinderella Zero" par le jeune vidéaste de Ramallah Raouf Haj Yehya et "Jumping Man" de Mariana Vassileva.



En début de soirée, un quatuor mené par Rochus Aust a présenté sa performance "Symphonie pour trompette solo", où bouilloires, séchoirs à cheveux, raquettes de ping pong et autres vibro-masseurs constituent autant d'instruments d'une musique déconcertante et amusante. La soirée a eu lieu au Centre culturel français Chateaubriand, à Jérusalem-Est, co-organisée avec la galerie Al Hoash et le Goethe Institut.

Le programme de la journée s'est enfin achevé au Centre culturel Sakakini où étaient diffusés les deux films de cinéma d'auteur, "Ticket to Ezrael" de Abdellah Al Ghoul et "Forty Second Winter" de Ihab Tarabieh.

Images de haut en bas de la performance de Rochus Aust, du public au CCF Chateaubriand parmi lequel Marc Mercier des Instants Vidéo, la photographe Valérie Jouve et Diana Safieh, Shaarbek Amankul et Christophe Blaze