jeudi 29 octobre 2009

Les Journées mondiales du film d'animation à Ramallah


Le Centre culturel français de Ramallah a cette année encore, entre le 19 et le 29 octobre 2009, participé aux Journées mondiales du film d’animation. Cinq films ont été montrés à travers Ramallah : les Ecoles Mélékite et Latine ont reçu une programmation montrant « L’île de Blackmore » de Jean-François Laguionie et « U » de Serge Elissalde. Le Centre culturel français a présenté en ses murs les mystérieux « Corto Maltese. La cour secrète des arcanes » de Pascal Morelli et « Renaissance » de Christian Volckman, en soirées respectivement les 19 et 26 octobre. Enfin, en partenariat avec les Départements de Français et d’Etudes culturelles, «Persepolis » de Marjane Satrapi a pu être présenté à un public d’étudiants venu nombreux à l’Université de Birzeit, au cours d’une projection dans l'amphithéâtre du centre des Etudes féminines de l’université.
Partenaires : Ecole Mélékite, Ecole Latine, Départements de Français et d'Etudes culturelles de l'Université de Birzeit.

mercredi 28 octobre 2009

Art vidéo : "Journey 110" de Khaled Jarrar


Ce fut un très beau succès que la projection de sa première oeuvre vidéo, “Journey 110”, par Khaled Jarrar au Centre culturel français de Ramallah, ce mardi 27 octobre. Il aura même fallu deux projections afin de satisfaire le public venu nombreux, parmi lequel ont été remarqués des personnalités telles que l’intellectuel Zyad Jayozi, le peintre Mohamed Khalil, le journaliste Ali Sawafta, ou le plasticien palestinien vivant en Allemagne, Mohamed Dabboub.
Khaled Jarrar a eu à répondre aux nombreuses questions d’un public averti et habitué à l’art vidéo, sur ce film qui montre des hommes et des femmes s’humiliant en empruntant un tunnel pour se rendre, sous le mur, à Jérusalem. Ce film a été programmé dans un festival en Italie et sera présent aux 22èmes Instants Vidéo de Marseille.
L’auteur, qui en est à son quatrième opus après les deux expositions de photographies « At the check-point » et « Passage » et sa performance pour « /sin:/ video art festival of Palestine », signe un nouveau succès qui fait encore l’unanimité. Bravo Khaled Jarrar !
Photographie de Lucia Cristina Estrada Mota

mardi 27 octobre 2009

Présence française au 4ème Festival international du film Al Kasaba



Pour sa quatrième édition, du 8 au 22 octobre 2009, le Festival International du Film Al Kasaba de Ramallah est arrivé à maturité. Certes, ses concepteurs George Ibrahim et Khaled Ellayan réfléchissent déjà à créer un Prix pour la prochaine année, mais on pourra dire qu’en 2009, le programme était très abouti et surtout… passionnant pour un public palestinien et international qui a empli les deux salles de projection du théâtre Al Kasaba tous les soirs du festival.
La France a eu, comme chaque année, une visibilité particulière, bien qu’aucun film français n’ait fait l’ouverture ou la clôture de l’événement. Mais « Rachel » de Simone Bitton, en présence de la réalisatrice, a été l’occasion d’un débat portant sur l’engagement, l’objectivité et la démarche personnelle de la réalisatrice. Dans la salle ont étonnamment été remarquées des personnalités israéliennes de l’activisme pacifique de premier plan, tels Michel Warshiski, Amira Haas ou le militant musclé Jonathan Polack. Le bureau de l’audiovisuel du Consulat général de France à Jérusalem aura par ailleurs permis la programmation de « Séraphine » de Martin Provost et des deux volets du « Mesrine » de Jean-Claude Richet, tout en créant l’événement en invitant le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémeaux, donnant ainsi l’opportunité d’une large rencontre avec des réalisateurs palestiniens.
De son côté, le festival avait programmé sur sa propre initiative nombre de films produits ou co-produits par la France, comme les deux « Che » de Steven Soderbergh ou « Three Monkeys » de Nuri Bilge Ceylan. Mais le deuxième point fort de la présence française, à l’invitation personnelle de George Ibrahim, a été la venue de Jane Birkin, toujours aussi engagée sur tous les fronts, et venue présentée « 36 vues du Pic Saint Loup » de Jacques Rivette où elle joue le premier rôle. Jane Birkin, plus belle que jamais, était accompagnée du cinéaste Gilles de Maistre, tournant caméra au poing un portrait de l’actrice et chanteuse pour France 5… Un festival riche de surprises et de plaisirs, s’il en fut !

Partenaires : Théâtre Al Kasaba, Bureau de l'audiovisuel du Conculat général de France à Jérusalem.

Photographies de Lucie Meynial et Philippe Guiguet Bologne, avec de haut en bas Jane Birkin, Simone Bitton et Thierry Frémeaux à la cérémonie de clôture entouré de la maîtresse de séance Amira Ibrahim, du directeur du Goethe Institut de Ramallah Joerg Schumacher, du cinéaste Yahya Barakat et du directeur du festival Khaled Ellayan.

lundi 26 octobre 2009

Docommentaires : "Stéphane Hessel, une histoire d'engagement" de Christine Seghezzi

Un Docommentaire très suivi des médias ce mois de novembre, où le dimanche 25 le Centre culturel français de Ramallah à projeté le film « Stéphane Hessel, une histoire d’engagement » de Christine Seghezzi. La télévision nationale et la chaine locale Wattan étaient présentes. Il est vrai que Stéphane Hessel avait auparavant frappé les esprits, lors de ses deux précédents séjours à Ramallah et en Palestine, où tous ses interlocuteurs étaient bouleversés de rencontrer l’un des rédacteurs de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948. Le film, qui retrace quelques mois dans la vie du diplomate, le montre à Paris évoquant sa jeunesse, son militantisme de résistant et de témoin de son temps. Puis le film montre l’un de ses séjours en Palestine. Visites de camps de réfugiés, celle de la tombe du poète Mahmoud Darwish, rencontres avec des femmes, des hommes, des enfants, tous meurtris par l’occupation. Des jeunes du public auront trouvé Stéphane Hessel trop à l’entre-deux, pas assez engagé auprès de la Palestine, encore trop tendre. Mais si Hessell avait dit plus qu’il ne le fait, sachant que le mot de la fin est une condamnation sans équivoque des infractions continuelles contre les droits de l’Homme, le message aurait-il pu être diffusé ? Donc passer ? Donc le film être utile ? Toute la finesse du diplomate a peut-être été là, dans cette mesure qui aura permis l’expression et au message d’être formulé et diffusé…

mercredi 21 octobre 2009

Carnets de Voyage 1



Ce fût un vernissage des plus intéressants que celui de l’exposition « Carnets de voyages 1 », en présence des illustrateurs Bruno Pilorget, Marc Abel et Véronique Massenot, le 20 octobre au Centre culturel français de Ramallah. L’exposition était des plus intéressantes et belle, bien que sous une forme « légère » destinée à parcourir la Palestine en deux semaines, de Ramallah à Hébron en passant par Naplouse et Gaza. Etait aussi présent le directeur de la Biennale du carnet de voyage de Clermont-Ferrand, Michel Renaud.
C’est d’ailleurs pour une participation de la Palestine à cette Biennale que les trois artistes sont restés deux semaines sur place, afin de réaliser autant d’esquisses, de dessins et de photographies, destinés d’une part à illustrer la Palestine pour la Biennale, et d’autre part à constituer un livre par la suite. A cette même Biennale seront aussi invités les deux photographes Saed Karzoun et Mohammad Mohcin, ainsi que Patou Deballon, auteur d’un ouvrage sur les réfugiés palestiniens.
Suite à cette Biennale, le Centre culturel français de Ramallah espère organiser une exposition « Carnets de voyages 2 » avec les œuvres des deux photographes palestiniens, et une troisième édition avec les œuvres réalisées par les trois artistes français durant leur résidence.
Le vernissage a donné lieu à de nombreuses rencontres et prises de contact, et auront été notamment remarqués les plasticiens Karim Dabbah, Khaled Ourani, Shuruk Harb, une représentation importante de la galerie Al Mahatta, la commissaire Samar Martha ou l’architecte Samih Abusheh, entre autres invités de qualité…
Portraits de haut en bas de Bruno Pilorget, Marc Abel et Véronique Massenot, devant leurs oeuvres.
Et beaucoup plus d'informations sur http://carnetdepalestine.uniterre.com

lundi 19 octobre 2009

Un grand jeu de rôle pour Lire en Fête 2009



Voilà encore une incongruité : le Centre culturel français de Ramallah a probablement été le seul dans le monde à célébrer Lire en fête, où partout cet événement a été repoussé d’un an, pour cause de restructuration de la manifestation en France ! Il reste qu’un jeu de rôle géant a été organisé, où les grands vainqueurs de la sélection, tous de l’excellente Ecole Mélékite de Ramallah, ont pu rivaliser en deux duos chevalier-princesse pour retrouver un trésor à travers des textes répartis dans 90 points dans le centre ! Sous la houlette de Marido et de Khaled Barghouti, avec un magnifique Merlin qui ressemblait à un Père Noël ( !!!), Jirias, César, Michel et Assar ont passé la journée du 18 octobre en quête de ce trésor.
Les risques n’étaient pas moindres : périr de faim dans le désert, être dévorés par le dragon, tomber dans le puits, mais toujours sauvés par le bon Merlin, ils purent tous gagner l’amour - légende oblige - le bonheur et le trésor, bien sûr des cahiers et des livres…
Le jeu avait été mis en scène dès l’été par nos brillantes et perspicaces stagiaires, Emma Soubrier et Noémi Kahn.

mardi 13 octobre 2009

Biennale Riwaq, Millésime 2009


Ce fut une magnifique ouverture que celle de cette 3ème édition de la Biennale de Riwaq, avec des discours attendus, particulièrement virulents et d’une grande intelligence, du Premier ministre Salem Fayed, de la co-présidente de Riwaq Suad Alamri et de la Représentante de la Palestine à Bruxelles, Leïla Shahid. Il faut dire que les problèmes de patrimoine, donc de mémoire, donc d’identité, mais aussi de présent et de futur, sont autant de plaies béantes en cette terre, scindée sous le slogan d'"une terre sans peuple pour un peuple sans terre", comme l'aura rappelé Suad Alamri. Le discours d’aussi éminentes personnalités devant la «carte réelle» de la Palestine, dessinée sur un fond du rouge de la colère, carte qui n’est pas sans rappeler cet Archipel de la Palestine dessiné par un artiste européen, était particulièrement émouvant… Riwaq, sans conteste, est au coeur du problème.
En deuxième partie de cette ouverture, les commissaires de l’événement ont rappelé leur démarche : bien entendu Khalil Rabah, le commissaire principal, suivi de Charles Esche et Reem Fadda et de Jack Persekian et Nina Montmann.
Cette Biennale est à l’image de Riwaq : inattendue, pleine de surprises, à l’encontre de toutes les idées reçues et des démarches déjà tracées : moderne et innovante ! Très peu de tables-rondes pour ciseler des concepts et en transmettre l’essence, énormément de voyages sur le terrain, d’échanges d’idées, de savoir-faire et de cartes de visites. De la connaissance et de la mise en réseau pour tout mot d’ordre. Et ce sera là sans aucun doute la façon la plus efficace de faire avancer les choses dans la région. Mais c’est aussi, outre les visites de sites, nombreuses et variées, des réceptions, des fêtes, des dîners, autant d‘occasions de partager différemment et, sans doute aucun, tout aussi sérieusement.
Cinquante experts internationaux et palestiniens sont réunis pour conduire cet imposant bateau qui déjà avait appareillé sur les quais de Venise, puisque cette même "construction" avait constitué le pavillon de la Palestine - sa première participation - à la dernière Biennale de Venise. Une façon de tresser liens, énergies humaines et espaces, inédite et créative. Bravo à toute l’équipe de Riwaq, à sa direction et à ses commissaires : beaucoup de risques ont été pris pour autant de résultats obtenus !


Le Centre culturel français de Ramallah et le Goethe Institut ont été les organisateurs de la fête d'ouverture de la Biennale, dans les locaux de l'ancien campus de l'université de Birzeit, demeure de Hannah Nasser et Tania Tamari.

dimanche 11 octobre 2009

Rencontre avec Bouchra Khalili



La jeune et brillante vidéaste franco-marocaine Bouchra Khalili, invitée par Samar Martha pour l’exposition “The Other Shadow of the City”, a accepté de présenter son travail au cours d’une rencontre, le 9 octobre en soirée, à la Galerie Al Mahata. L’entretien était mené par l’artiste palestinienne Shuruk Harb qui pour l’occasion représentait l’ArtSchool Palestine. Un public nombreux était présent, parmi lequel un important groupe de la Royal Academy of Art de Stockholm, en visite en Palestine, et des jeunes artistes invités par la galerie pour son événement « Al Mahata 1. The international artits’ workshop ». Un public on ne peut plus ciblé, donc.
Concise, claire, directe Bouchra Khalili a présenté ses œuvres « Mapping Journey » 1 et 2 (2008), « Anya » (2008) et a expliqué sa démarche pour la création de l’une de ses installations vidéo, « Circle Line » (2007). Dans un continuel et approfondi questionnement autour des questions du mouvement, de la liberté et des interdits de circulation, de la circonvolution et de l’outre-passement, c’est finalement une quête inassouvissable de l’identité qu’elle offre en images-mouvement, entre parcours symboliques sur des cartes géographiques et longs travellings dans les villes charnières des migrations. A chacun son Graal, dira-t-on, mais celui de Bouchra Khalili a sans aucun doute une portée universelle par ses portraits d’Hommes en proie à l’ailleurs et à l’altérité.

Partenaires : ArtSchool Palestine, Galerie Al Mahata
Photographie du bas : Rafaat Hassad, Bouchra Khalili et Shuruk Harb

Un retour inattendu des Souffleurs à Ramallah


On ne sait par quel étrange montage le Centre culturel français de Ramallah n’a pas été partenaire de la parade qui clôturait ce samedi 10 octobre le festival « Jérusalem dans tous ses états » à Ramallah, où tous les acteurs de cet événement étaient des proches du centre. Il reste que ce fut l’occasion aux marionnettes des Padox de défiler dans l’artère principale de Ramallah, ainsi qu’à nos amis les Souffleurs, déjà venus se produire dans les Territoires palestiniens en 2008 et qui avaient frappé les esprits en chuchotant dans de longues sarbacanes des poèmes de Mahmoud Darwish à l’oreille de passants séduits et étonnés, enthousiastes toujours. La parade s’achevant dans la cour de l’académie des arts, ce fut l’occasion pour les Souffleurs de rendre un hommage à Mahmoud Darwish, dont le portrait avait été discrètement collé lors de sa résidence par Ernest Pignon-Ernest… De hasards en miracles, le terre Sainte tient souvent ses promesses ! Et en passant, merci aux Souffleurs d'être toujours aussi beaux.

L'événement était organisé par le festival "Jérusalem dans tous ses états"

dimanche 4 octobre 2009

La deuxième Nuit Blanche de Ramallah


Le Centre culturel français de Ramallah, à l’instar des autres centres culturels français du réseau jérusalémitain, a organisé sa deuxième Nuit Blanche, célébrée parallèlement à la 8ème édition parisienne, avec le soutien de la Mairie de Paris.
En soirée de ce 3 octobre, le terrain vague qui fait face au théâtre Al Kasaba a été la scène de la projection en grand format, sur le mur aveugle d’un immeuble voisin, de la vidéo « Dazzling » de Cécile Paris, bref film presque sans mouvement émettant un éclat rutilent et métallique dans l’ombre hyper-urbaine du paysage. Troublant pour un public peu au fait des codes de l’art contemporain, mais néanmoins belle leçon. Dans les escaliers qui mènent au bar le Zan+, un grand écran de télévision diffusait le troublant film « To tell you » où une jeune femme s’installe dans la nuit d’un parc public pour y taper une lettre sur une antique machine à écrire.
Dans ce même bar, le quatuor de free jazz Kumquat a donné un concert en deux parties, où la densité du propos a conféré quelques accents rocks aux airs si savamment jazz du groupe. Pour captiver un public de bar, mais de véritables amateurs qui avaient volontairement échappé à l’Oktoberfest de Taybeh pour l’occasion, une énergie colossale était nécessaire et a été offerte au public.
Un moment de véritables arts contemporains, entre images et musiques, mis en scène de façon très urbaine jusque tard dans cette Nuit Blanche à Ramallah, qui s'est poursuivie en dansant sur les sons électroniques d’un DJ de passage…

Partenaires : Mairie de Paris, CulturesFrance, Zan+, Théâtre Al Kasaba, Municipalité de Ramallah, Police de Ramallah, Centre culturel français de Gaza, Festival Jérusalem dans tous ses états

Photographies de Lucia Cristina Estrada Mota

Rencontre avec Cécile Paris


La vidéaste Cécile Paris s’est prêtée au jeu, ce vendredi 2 octobre 2009, d’une rencontre avec un public de jeunes artistes palestiniens et internationaux rassemblés par la galerie Al Mahata pour un workshop, à Birzeit, sous le thème « Al Mahata 1. The international artists’ workshop ».
La jeune vidéaste, enseignante à l’Ecole des Beaux arts de Nantes, a montré la série de ses œuvres qu’elle avait destinée à la Nuit Blanche palestinienne, toutes sélectionnées sur le thème de la nuit, en apportant un commentaire sur la façon dont chaque œuvre avait été conçue. Une intervention de la photographe Valérie Jouve, présente dans le public, a éclairé ce dernier sur la démarche de Cécile Paris qui, dans un monde artistique où l’art vidéo fait appel à toujours plus de technique et de vitesse, par sa simplicité et sa poésie se met en porte-à-faux des modes et des exigences médiatiques de son époque.
Un travail qui effectue un improbable grand écart, d’où sa poésie, entre une conceptualité des plus pointues et presque une culture populaire, fruit d’un délicat alliage d’intellectualité, de sensibilité adolescente et de références populaires… Une authentique démarche artistique, simplement !

Partenaire : Galerie Al Mahata, Mairie de Paris, CulturesFrance

Plus d'informations sur http://www.commelaville.net/

jeudi 1 octobre 2009

Table-ronde "Femmes, Palestiniennes, Politiques"



Ce mercredi 30 septembre, dans le cadre de son Café littéraire, le Centre culturel français de Ramallah a organisé sa deuxième table-ronde sur les femmes, dont le thème était « Femmes, Palestiniennes, politiques ». La soirée était animée par l’universitaire Joséphine Lama.
En substance, la ministre de la Culture palestinienne, Siham Barghouti, a avoué avoir été influencée et surtout encouragée dans sa carrière politique par tous les sacrifices effectués par ses proches afin qu’elle puisse mener une lutte, engagée avec la guerre de 1967. Il reste qu’elle pense que tous les partis politiques palestiniens, et pas seulement le gouvernement, devraient donner plus de droits et de responsabilités aux femmes.
La directrice du Centre des études féministes, Salma Aweida, a rappelé que toute liberté sociale commence par l’obtention des libertés individuelles. C’est parce qu’elle a vécu des liquidations d’étudiants par l’armée israélienne, qu’elle-même étudiante a décidé de s’engager. Elle milite âprement pour que les femmes aient un droit de décision et de choix sans contrôle de leur famille ou de la société.
Amneh Rimawi, directrice de l’Union générale des travailleurs palestiniens, a mis l’accent sur le rôle des syndicats dans l’émancipation féminine et leur accès aux pouvoirs, notamment par l’éducation des travailleuses sur leurs droits.
Fadwa Barghtoui, épouse de Marwan Barghouti et membre du Conseil révolutionnaire, s’est présentée comme avocate dont la lutte a débuté avec l’emprisonnement de son mari par Israël. Elle a rappelé que le fonctionnement de la société palestinienne et son système législatif restent profondément discriminatoires à l’égard des femmes.
Enfin, Nahla Qura, qui longtemps a dirigé la culture pour la Municipalité de Ramallah et aujourd’hui pour le Gouvernorat de Ramallah-Al Bireh, a tenu a insister sur le fait que la femme palestinienne est depuis très longtemps engagée en politique, qu’il ne s’agit pas là d’un phénomène récent, ce qui est un objet de fierté, tout en faisant remarquer que d’énormes progrès restent à faire, ne serait-ce qu’au vu du dernier Congrès du Fateh, où sur 2700 participants seuls 250 étaient… des femmes !
Dans le public, entre autres interventions, la directrice du théâtre El Theatro de Tunis, Zineb Ferhat, de passage à Ramallah, a rappelé combien la condition féminine des palestiniennes était plus évoluée que dans le reste du monde arabe. La directrice du Popular Art Center, Iman Hamouri, a précisé que l’émancipation de la femme passait par celle de toute la société, et celle de l’homme aussi.
Une soirée dédiée aux libertés et à l’évolution nécessaire de toute société, dans cet espace de libertés de penser qu’est le Centre culturel français de Ramallah…

Photographies de Lucia Cristina Estrada Mota.
Photo du milieu avec de gauche à droite Sama Aweida, directrice du Centre des études féministes, Siham Barghouti, ministre de la Culture et Fadwa Barghouti, avocate et membre du Conseil révolutionnaire.