mercredi 23 décembre 2009

Magique Festival de musique baroque d'Al Kamandjati.




Pour sa 5ème édition, le Festival de musique baroque de l'association Al Kamandjati a résonné des mêmes intonations qu'au cours des autres années : à l'église latine de Ramallah, ce 22 décembre, ce furent à nouveau un enthousiasme et une énergie que seule l'association de Ramallah Tahta sait conférer à un concert de musique classique : la personnalité du directeur artistique Peter Sulskin y est sans aucun doute pour beaucoup, et l'ouverture d'esprit de Ramzi Abouredouane, fondateur d'Al Kamandjati, qui insiste pour que des élèves de son école jouent avec les musiciens de choix invités pour le concert, est tout aussi fondamentale ! Une paire de talents que ces deux violonistes !
Suites et concertos de Bach, de Vivaldi et de Teleman se sont succédés jusqu'à un très populaire automne de Vivaldi joué avec un brio remarquable... puis tout s'est achevé à l'extérieur, sur le parvis de l'église, où le jeune Benjamin Payen a entraîné le public dans un "after"... aux airs de Fayrouz. Magique... Décidément magique !

Partenaires : Association Al Kamandjati, Patriarcat Latin, Goethe Institut, Bureau de la coopération culturelle du Consulat général de France de Jérusalem

Photographies de Lucia Cristina Estrada Mota dont un portrait de Peter Sulskin

mardi 22 décembre 2009

Meilleurs voeux !

L'équipe du Centre culturel français de Ramallah presque au complet - il y manque Azzam Mansour qui coule des jours heureux au Brésil pour y finir l'année - vous souhaite ses voeux les plus pétillants et les plus enjoués pour la nouvelle année 2010. Nous vous retrouvons dès le tout début de l'année avec un nouveau cours et un programme culturel des plus riches.

Avec de gauche à droite le directeur Philippe Guiguet Bologne et la mascotte Jojo, le jeune stagiaire Jean-Baptiste Lebas, la médiathécaire Hala Kaileh, la coordinatrice pédagogique Nelly Chauvet et l'homme de toutes les situations Aref Jabr.

lundi 21 décembre 2009

Un an de ciné-club avec Cinémois

"Le scaphandre et le papillon" de Julian Schnabel a été projeté en décembre, pour clore l’année d’un ciné-club Cinémois destiné à promouvoir le jeune cinéma français et à accompagner les apprenants des cours de langue dans leur apprentissage. Parmi les films qui ont été projetés dans la salle Arte du CCFA en matinée, nous avons pu apprécier le collectif « Paris je t’aime » en janvier, « Tanguy » d’Etienne Chatilliez en février, « Chaos » de Coline Serreau en mars, « Entre les murs » de Laurent Cantet en avril, « Le cœur des hommes » de Marc Esposito en juin. Pour faire exception, et parce qu’ils correspondaient à une demande, « L’immeuble Yacoubian » de Marwan Hamed et « Les citronniers » d’Eran Riklis ont fait l’objet de deux séances spéciales en octobre et mai. Certains mois, comme juillet où nous avons notre quinzaine du film avec la chaine Arte, octobre où durant trois semaines Ramallah vit au rythme du Festival international du cinéma et novembre où nous participons au Shashat Women Film Festival, nous faisons des petites pauses dans nos programmes de Cinémois…
Dernière chose : le terme Cinémois avait été trouvé par Marido, notre coordinatrice pédagogique, qui a pris une retraite méritée en enseignant le français à l’université de Birzeit ! Merci de nous avoir préparé ces beaux programmes !
Image tirée de "Paris je t'aime"

dimanche 20 décembre 2009

"De mémoire défaillante" peinte par Mahmoud Salameh


Cela faisait deux ans que la promesse avait été faite à Mahmoud Salameh de lui produire une exposition de ses œuvres peintes. Il aura fallu du temps, beaucoup de temps, mais la parole du Centre culturel français de Ramallah a été tenue ce 17 décembre où le jeune peintre de Naplouse, vivant et travaillant à Ramallah, a pu accueillir son public dans le hall du centre où sont montrées ses œuvres pendant 3 semaines. Elles circuleront ensuite à Gaza, puis Naplouse, Jérusalem, Hébron et probablement Bethléem.
Intitulée « De mémoire défaillante », il a été écrit sur cette exposition : « La peinture de Mahmoud Salameh est un peu le symbole, en soit, d’une jeunesse assouvie, fière et pleine. Il y a de la fougue dans sa façon de représenter le monde : l’opposition des aplats de couleurs fauves, brutes, nous ramène à une dimension très primaire de la gestuelle de la peinture, originelle presque, et en cela, sans doute aucun, d’une première jeunesse. C’est d’ailleurs dans ce contraste vivifiant, fort, que l’on retrouve une énergie qui va dans le même sens, celle d’une façon qui pourrait paraître mal maitrisée, déconstruite, dans la pure énergie de l’être qui s’exprime en éclatements. Et cette peinture est en cela fascinante qu’elle se situe dans ce moment de pure force, de pur « être-là » que l’on retrouve de moins en moins dans la peinture occidentale, plus encline à l’anecdotique. Une peinture de l’Orient ? Certainement pas, mais une peinture d’un monde en devenir, d’un monde en avenir, sans aucun doute… »
Ont été remarqués au vernissage des artistes aussi connus que Mohamed Saleh, le jeune Mounther Jawabreh, les intellectuels engagés Youssef et Claude Abu Samrah ou l’universitaire Laura Ghanem.

Photographies de Jean-Baptiste Lebas

lundi 14 décembre 2009

Le traditionnel Marché de Noël



Voilà qui fut fait en ce 13 décembre : le Centre culturel franco-allemand de Ramallah a organisé son traditionnel Marché de Noël, célébrant une tradition germanique forte mais aussi en usage dans le nord de la France. Il est évident que le Goethe Institut, passé maître en la matière, a dirigé l’opération, mais le Centre culturel français a pu dignement le suivre grâce au très beau travail du jeune Jean-Baptiste Lebas, qui a créé et animé deux ateliers des plus intelligents, destinés aux enfants, autours de la langue française.
La foule des enfants présents a pu par ailleurs s’amuser dans des ateliers de maquillage, de bricolage, de chansons de Noël, voir un spectacle préparé par de vrais acteurs professionnels tout à leur intention et enfin accueillir le Père Noël en personne qui à la fin de la journée a couvert tout le monde de friandises et de petits cadeaux. Pour les adultes, le marché proposait broderies et céramiques palestiniennes, objets en étain, bijoux de tout acabit et surtout des pâtisseries vraiment excellentes et un vin chaud qui aura réchauffé beaucoup de cœurs ce jour-là ! Une belle journée de kermesse populaire pour se préparer aux fêtes de fin d’année…

Partenaire : Goethe Institut

Photographies de Lucia Cristina Estrada Mota

jeudi 10 décembre 2009

Docommentaires : "Iron Wall" de Mohamed Alattar




Très belle démonstration, mi-historique, mi-journalistique, que ce "Iron Wall" de Mohamed Alattar, diffusé dans le cadre de la série mensuelle Docommentaires ce 9 décembre au Centre culturel français de Ramallah. Partant des bases de l'idéologie sioniste, Alattar remonte aux origines des colonies israéliennes en Cisjordanie, montrant la multiplication des implantations depuis 1967, jusqu'à la création d'énormes zones coupant en plusieurs parties la Palestine pour finalement totalement la morceler. Puis Mohamed Alattar traite le sujet très spécifique de la ville de Hébron, avec sa colonie au centre de la cité, dans la vieille ville, créant une situation particulièrement explosive où les crimes sont extrêmement visibles. Tout autant de violence sera montrée à Gaza, pour parvenir jusqu'à la construction du mur, en 2002, qui parachèvera une logique de morcellement, d'isolation, d'enfermement... De ghettoïsation, dit Alattar, et les abus qui en découlent...

mercredi 9 décembre 2009

Séminaire Dominique Dubosc




Brillant, fulgurant, éblouissant… Ce 8 décembre fut l’occasion de la projection du dernier volet de la série semestrielle intitulée «Le séminaire Dominique Dubosc», avec le documentaire «Réminiscences d’un voyage en Palestine», où le cinéaste met en scène ses images de l’occupation israélienne avec les dessins que Daniel Maja fait de mémoire du même voyage… Le public de la salle Arte s’est levé pour applaudir à l’issue de la projection, ce qui, au cours d’une séance sans l’artiste, reste très rare et montre l’enthousiasme suscité par ce film. Une référence de premier ordre, tant sur le traitement du sujet que sur la façon de narrer et rapporter.
Les 5 mois précédents furent l’occasion de diffuser auprès du public palestinien et des volontaires internationaux, venus eux aussi nombreux, les films "Jean Rouch, premier film : 1947-1991", "Cuarahy Ohecha", "La Lettre jamais écrite", la trilogie de New York "Célébrations", "Election Day", "Obama Song" et les deux autres films de la trilogie palestinienne, "Palestine Palestine" et "Palestine en Fragments". Une façon d’approcher l’œuvre et d’en permettre une connaissance pour l’un des plus grands documentaristes vivants, digne héritier de Jean Rouch et frère d’armes d’un Godard. D’ailleurs, parmi le public qui aura été remarqué durant les séances, les plus grands artistes et intellectuels se sont déplacés, de Valérie Jouve ou Bouchra Khalili de passage à Ramallah, en passant par Véra Tamari , Chérif Canaaneh, Rajae Shahadeh, Ziad et May Jayozzi ou Salah Abdeljawad… Autant de grandes figures qui connaissent, apprécient et respectent l’oeuvre de Dominique Dubosc et le rencontrent lors de ses séjours à Ramallah, dont le dernier eut lieu en novembre.
Merci, Monsieur Dubosc, de nous avoir permis l’immense fierté de diffuser de la grande culture française et qui par sa justesse et sa justice a su bouleverser notre public…
Images extraites de "Réminiscences d'un voyage en Palestine"

mardi 8 décembre 2009

Karim Debbah au Centre culturel français de Ramallah




Une belle petite foule a rejoint Karim Debbah pour le vernissage de son exposition au centre culturel français de Ramallah, ce 7 décembre, et ainsi clore avec le Centre les célébrations de « Jérusalem, capitale culturelle du monde arabe 2009 ». Ont été remarqués, entre autres amis de Karim Debbah ou sa famille ou parmi les habitués du Centre, Ryma Sabbah et Joséphine Lama, le cinéaste George Khleifi, le directeur général du tout nouveau Mövempick et son épouse, Daniel et Marie-Claude Roche, le Dr Brahim Elladah et son épouse, le directeur de la compagnie de danse El Fennoun Khaled Katamesh ou la directrice du département de français à l’Université de Birzeit, Basma El Omari… Enfin, un magnifique petit concert d’une vingtaine de minutes a illustré ce vernissage, avec le fils de Karim Debbah, Achraf, à la guitare et au luth, Ramadan Khattab à la contrebasse et Lisebeth Debruyne au violon, pour un programme de musiques orientales et occidentales…
Il a été écrit concernant cette exposition : « Entrer dans le monde de Karim Debbagh, c’est un peu entrer dans le monde idéalisé d’une mémoire qui raconte la magie de l’enfance, des origines, de la pureté. Avec ses travaux, tant peints que sur céramique, on a envie de dire adieu aux problèmes de la mondialisation et de l’identité : tout résiste en lui, le geste est ancestral, séculier, a traversé les âges et les guerres : il est là, depuis toujours et éternel, palestinien.
Choisir cette exposition pour clore en douceur, mais avec une fermeté évidente, le cycle des événements « Jérusalem, capitale culturelle du Monde Arabe 2009 » n’est bien entendu pas innocent. C’est ainsi laisser la tribune à un personnage de l’histoire de la Palestine, parmi ceux qui en célèbrent le mieux l’identité, et cela au présent d’un artiste qui crée encore et toujours… C’est ramener toutes les conjugaisons possibles à cet unique aujourd’hui, fait d’hier et de demain, dans la conviction de savoir qui l’on est et pourquoi on est là : la force tranquille de Karim Debbagh, celle de la Palestine de tous temps ».

Photographies de Raouf Haj Yahya, dont la première est un portrait de Karim Debbah

Manu Codjia en 2 sets à Ramallah

Exceptionnel concert que celui offert par le guitariste de jazz Manu Codjia à Ramallah, en trio avec le contrebassiste d’envergure Michel Benita et le percussionniste incontrôlable Philippe Garcia, ce 5 décembre au bar le Zan+… Les trois musiciens ont embrasé le lieu, tant par le rythme des pièces qu’ils ont choisies de jouer que par leur technicité et leur brio. Manu Codjia, pour mieux répondre à l’ambiance de bar et de cave de jazz voulue pour la soirée, est sorti de son répertoire habituel et de ses compositions parfois très intellectuelles et toujours infiniment subtiles, pour jouer, avec ses deux acolytes, avec les standards des genres et particulièrement ceux de la variété. Michael Jackson ou Police revus par un tel trio, leur musique devient des moments de pur bonheur beaucoup moins faciles qu’on ne voudrait le croire. Il leur a fallu beaucoup donner pour convaincre un public venu plus que nombreux et d’une exigence qui n’a eu d’égal que l’enthousiasme suscité ! Une folle soirée, d’une rare énergie, et qui s’est achevée comme il se devait… tôt le matin… après que le monde a dansé à Ramallah…

Partenaires : Al Kamandjati, Zan+, Centre culturel français de Gaza

Photographie de Lucia Cristina Estrada Mota

lundi 7 décembre 2009

Total Pepse avec Stereo Total au Zan



C'est dans des moments comme ce concert du 26 novembre que le Centre culturel français de Ramallah éprouve une totale fierté de constituer avec son homologue allemand le Centre culturel franco-allemand de Ramallah ! La soirée électro-pop organisée par le Goethe Institut, avec un concert du fameux groupe berlinois Stereo Total, fut un magnifique succès, populaire, énergique, sympathique, branchouillé, totalement d'aujourd'hui et digne de représenter la culture populaire occidentale dans tout ce qu'elle a de plus pétillant et actuel... Merci au Goethe Institut et à toute son équipe d'avoir monté un tel projet franco-allemand, si bon pour notre image de couple culturel européen....

Partenaires : Goethe Institut, Zan+

Photographies de Mohamed Alhaj

mardi 24 novembre 2009

Colloque franco-palestinien 3 : les conférences de Jihane Sfeir et Aminata Tembély au CCFA


C’est là la dernière partie du Colloque financé par le Fonds d’Alembert pour la diffusion de la pensée française, monté par Lucienne d’Alençon du Centre culturel français de Naplouse, et qui consistait en l’organisation d’une pléiade de conférences à travers tous les Centres culturels français des Territoires Palestiniens.
Ramallah a eu la chance d’accueillir le 22 novembre la pétillante Jihane Sfeir, qui aura partagé avec un public attentif ses recherches sur les « Identifications nationales et constructions des frontières – Les Palestiniens au Liban (1947-1952) », en partie sujet de sa thèse et objet d’une publication. Elle a pu ainsi démontrer comment les Palestiniens du Liban se sont fondés une identité propre, tout d’abord en opposition à Israël et avec la culture libanaise, puis par la suite et paradoxalement contre cette même culture. Faute d’intégration, faute de futur possible. C’était d’ailleurs là le principal objet de cette intervention que de montrer la détérioration des relations entre les deux communautés due tant à des facteurs historiques, religieux que sociaux, mais aussi comment cette détérioration a pu modifier le paysage politique libanais lui-même.
Aminata Tembély, dont la contribution portait sur « L’art et l’identité chez les Palestiniens de Jordanie » a principalement tenté de répondre à cette question d’identité à travers les différences d’expériences des artistes palestiniens vivant en Jordanie et ceux vivant en Europe ou aux Etats Unis. Elle a pu s’appuyer sur le film « Borderlands » d’une réalisatrice palestinienne. Elle a eu la chance d’avoir dans son public d’aussi éminents spécialistes que Véra Tamari ou Mahmoud Abuashash, pour qui le sujet n’a aucun secret.
Enfin, la troisième conférence de Véronique Bontemps, chercheur à l’Université d’Aix Marseille et boursière de l’Institut Français du Proche Orient pour sa thèse sur les savonneries de Naplouse a été annulée, la conférencière s’étant vue l’accès refusé à l’aéroport de Ben Gourion et ayant été refoulée vers la France.

Partenaires : Centre culturel français de Naplouse, Bureau de la coopération universitaire du Consulat général de France à Jérusalem

Photographies de haut en bas : Jihane Sfeir et Aminata Tembély avec le traducteur Mahmoud Saada

lundi 23 novembre 2009

Colloque franco-palestinien 2 : "Actualité de la recherche sur la Palestine en France"


Lisa Taraki, professeur au Département des Sciences Sociales de l’université de Birzeit, peu francophile, a placé la deuxième partie de ce colloque brillamment débuté début novembre au département de Droit, sous les auspices de la controverse. Effectivement, parvenu à la conclusion de cette 4ème journée de réflexions partagées, elle a publiquement demandé quelle est l’utilité d’un tel événement qui n’apporte rien de nouveau du moment qu’il ne traite pas de méthodologie. Un bilan, aussi succint soit-il, était donc nécessaire !
Etaient réunis pour l’occasion Emma Aubin-Boltanski, anthropologue à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) qui a traité des « Pèlerinages et nationalisme en Palestine » ; May Maalouf historienne à Paris II dont le sujet est « Le renouveau de la résistance palestinienne à travers Fayçal Husseini à Jérusalem » ; Karène Sanchez de l’Université de Leiden (Pays Bas) qui aura travaillé sur « Langue(s), identité(s) et politiques linguistiques – Les Collèges des Frères des écoles chrétiennes de Palestine (1900 – 1948) » ; Jihane Sfeir de l’Université libre de Bruxelles pour les « Identifications nationales et constructions des frontières – les Palestiniens au Liban » et enfin Aminata Tembély qui réfléchit sur « L’art et l’identité chez les Palestiniens de Jordanie ». Le panem, loin d’être exhaustif, était cependant suffisamment large pour donner une idée de la complémentarité des domaines traités, sous les auspices de l’historienne et éminente spécialiste Nadine Picaudou de Paris I, qui a traité d’ « Historiographie et mémoire palestiniennes » et du politologue Bernard Botiveau, grand habitué de nos contrées et de Birzeit tout particulièrement. Sont aussi intrevenus, de l’Université de Birzeit, Mosleh Kanaaneh, anthropologue émérite, le sociologue Abaher Al Saka et Moussa Srour.
Le fond de cette démarche, outre la mise en réseau des savoirs et l’actualisation des données, est aussi de permettre une vision globale des tendances de la recherche. Et c’est là que l’on aura remarqué qu’une grande partie des travaux montre une crise actuelle de la formulation - voire de la reformulation - de l’identité palestinienne à travers les différentes et nombreuses crises vécues. Par ailleurs, est en train de se redéfinir profondément la réflexion sur le lien entre le passé et le présent. A ce propos, l’avantage d’une telle rencontre était aussi de faire la photographie d’un moment de la recherche : l’image arrêtée produite par cette rencontre a été de montrer que les chercheurs français travaillent toujours sur le présent palestinien, alors que les jeunes chercheurs palestiniens en France se penchent sur leur passé… Reformulation de son identité à l’appui !

Partenaires : Centre culturel français de Naplouse, Bureau de la coopération universitaire du Consulat général de France à Jérusalem, Département des Sciences sociales de l’Université de Birzeit

dimanche 22 novembre 2009

Vibrant Titi Robin Trio à Ramallah




Salle comble pour ce magnifique concert offert par l’un des plus brillants musiciens français, le luthiste, bouzoukiste et guitariste Thierry Titi Robin, dans une formule qui n’était pas faite pour lui faciliter la vie : jouer dans un bar branché de Ramallah, ce 19 novembre, devant une foule électrisée. Dans son spectaculaire trio avec le généreux Francis Varis à l’accordéon et le sublime Kevan Chemirani aux percussions, un répertoire des plus vivants, des plus vibrants a été improvisé pour dompter une foule venue applaudir des musiciens d’une renommée qui n’avait d’égal que son enthousiasme… Le résultat n’en fut que plus probant, d’une énergie époustouflante. Merci, Monsieur Robin, pour toute cette vie que vous nous avez transmis cette soirée là…
Titi Robin et son trio étaient passés dans l’après-midi à Al Kamandjati où ils ont pu jouer quelques morceaux avec les élèves de l’association de Ramallah Tahta et certains de leurs professeurs… Là encore, le moment de pure générosité et d’attention à l’autre fut magique.

Partenaires : Centre culturel français Romain Gary, Al Kamandjati, Restaurant le Sinatra

Photographies de Lucia Cristina Estrada Mota

Beaujolais et Mony nouveaux 2009 au Pronto


Et voilà une année supplémentaire, la troisième du genre, à célébrer la mise en commerce du Beaujolais nouveau à Ramallah, notamment grâce à l’aide substancielle du directeur du Centre culturel français Romain Gary, Olivier Debray : après le Zan de Fajer Harb et le Blue de Ashraf, le lieu phare de la vie culinaire et nocturne de la ville qui aura accueilli la manifestation ce 19 novembre aura été le Pronto de Bassem Khoury… Déco stylisée à l’orientale, aux tons résolument feutrés, agrémentés pour l’occasion de guirlandes de drapeaux bleu-blanc-rouge, personnel impeccable et Edith Piaf en fond sonore : le Tout-Ramallah de la nuit a visité le lieu pour s’offrir une première gorgée du Beaujolais 2009 des caves de Joseph Drouhin ou de son pendant palestinien, le magnifique Mony des coteaux d’Abu Ghosh ! Belle joute œnologique et belle coopération !

Partenaires : Centre culturel français Romain Gary, Restaurant Pronto

Photographie de Lucia Cristina Estrada Mota

lundi 16 novembre 2009

Participation française au 5ème Festival Shashat du Film de Femmes


La participation française au 5ème Festival Shashat du film de femmes a été remarquable, puisqu’elle s’est située tant à l’ouverture du festival qu’à sa clôture. Pour cette dernière, Alia Arasoughly a pensé à honorer la documentariste franco-palestinienne, Maryse Gargour, en lui délivrant le prix d’honneur Shashat et en projetant ses films « La terre parle arabe », qui reste une référence en la matière, et « Le pays de Blanche ». L’épouse du Consul général de France à Jérusalem, Dalal Désagneaux, a pour l’occasion représenté le Consulat et fait une allocution en arabe, sur les femmes, la culture et la langue, qui a fait sensation auprès du public.
Au cours de l’ouverture, le film sur Jérusalem produit par les Frères Lumière a accompagné la projection d’un long-métrage de Nabeeha Lotfy, « Because Roots do not Die ». La curiosité l’a emporté et un grand nombre du public était là particulièrement pour le document historique, toujours rare à visionner.
Enfin le Centre culturel franco-allemand de Ramallah a accueilli une réunion du festival, entre producteurs et metteurs en scène, en huis clos et réservée aux professionnels.

Partenaires : Shashat, Bureau de l’audiovisuel du Consulat général de France à Jérusalem, Goethe Institut.
Photographie de Lucie Meynial avec de gauche à droite la cinéaste Maryse Gargour, Faiha Abdulhadi Présidente de Shashat, l'épouse du Consul général de France à Jérusalem Dalal Désagneaux, et la Ministre de la Culture Siham Bargouti.

"Avez vous vu l'horizon récemment ?"


L’accueil fut modeste, mais selon les organisateurs il n’en reste pas moins nécessaire de poursuivre régulièrement des projections d’art vidéo entre deux éditions du /si :n/ festival of video art and performance, pour garder un lien avec cette forme d’expression. Présenté par les Instants Vidéo de Marseille, la Fondation A.M. Qattan et le Centre culturel français de Ramallah, le programme « Avez-vous vu l’horizon récemment ?», projeté ce 11 novembre, montrait des films de Pilar Rodriguez Aranda, Emad Maher, Ahmed El Shaer, Clara Emigrand, Mattia Wright, Henry Gwiazda, Lili Dadiani et Salome Shirtladze, Stuart Pound. Une heure de projection, en échos aux 22èmes Instants Vidéo de Marseille, où dans le même moment Mahmoud Abuashash et Khaled Jarrar représentent la Palestine et où sont organisés des points sur leurs séjours à Ramallah par les artistes qui y avaient été invités pour /si :n/. C'est ce que l'on appelle, pour le moins, tresser des liens ténus !

Partenaires : Instants Vidéo, Fondation A.M. Qattan

mercredi 11 novembre 2009

Le Salon de musique : concert "Souffle d'automne" avec l'Ensemble Ramallah Al Quds


Cela faisait longtemps que le Centre culturel français de Ramallah n’avait pas organisé un concert de son cycle le Salon de musique qui, rappelons le, est destiné à mettre sur scène les enseignants de musique des institutions partenaires du centre, Al Kamandjati, le Conservatoire national de musique Edward Saïd et la Fondation Banrenboïm-Saïd. Ce sont des enseignants de cette dernière, regroupé sous le nom de l’Ensemble Ramallah Al Quds, qui en l’occurrence ont tenu à présenter au public un concert qui initialement devait être un concert d’un quatuor à vent, et qui pour cause de maladie de l’un de ses musiciens est devenu un trio à vent et violoncelle ! Avec Ilia Karadjov à la flûte, Anna Bardeli à la clarinette, Ben Greenberg au cor et Peter Thiemann au violoncelle, la prestation a été l’occasion de découvrir les London Trio n° 1 et 3 de Haydn, une partita pour flûte de Bach ainsi que deux de ses suites pour violoncelle interprétées au cor (étrange et très beau), des solos pour clarinette de Stravinsky et de découvrir des pièces de Casper Kummer, Bernhard Krol ou Mellin. Eclectique mais parfait dans l’improvisation, le concert a rempli la salle de la Quakers Meeting House d’amateurs de musique classique, de jeunes du quartier de Manara et d’étudiants de musique… Convivial, talentueux et agréable, une bonne reprise du Salon de musique !

Partenaires : Fondation Barenboïm-Saïd, Ramallah Friends Meeting House

mardi 10 novembre 2009

Docommentaires : "Etre là" de Francis Del Rio


Ce fut une grande surprise que cette projection, dans le cadre de la série Docommentaires du Centre culturel français de Ramallah, ce 8 novembre, du film de Francis Del Rio, « Etre là ». On pouvait s’attendre à une vision très occidentale, et légère presque, de l’engagement des jeunes volontaires internationaux sur les lignes de front de l’occupation israélienne de la Palestine, et on découvre un résumé de la situation des plus pertinents et des plus justes. A travers le portrait de trois jeunes Grenoblois venus ici pour « être là » et aider les Palestiniens, en se constituant comme témoins et être ce regard sur les soldats israéliens qui leur empêchera des dérapages, c’est tout le conflit qui est décrypté. Les questions que se posent ces jeunes, leurs doutes, leurs frayeurs parfois et leur désespoir, mais aussi leurs enthousiasmes et leur énergie, racontent avec une incroyable vérité ce que vivent les Palestiniens. Et Francis Del Rio parvient ainsi à donner l’une des images les plus profondes non seulement de l’engagement de ces jeunes, mais aussi de la situation du peuple palestinien et, bien plus large et universel, de ce conflit et de cette occupation.
Le public est sorti de la salle Arte du Centre culturel français de Ramallah sincèrement ému, abattu bien entendu, mais heureux d’avoir découvert un document qui raconte sa vérité.

dimanche 8 novembre 2009

Récital de Till Aly au Théâtre Al Kasaba


Même si en ce 5 novembre le récital avait lieu en même temps que l’ouverture du 5ème Festival Shashat du film de femmes, un public d’une grande qualité était au rendez-vous. A la hauteur en tout cas de Till Aly, pianiste et chef d’orchestre allemand vivant en France et qui nous a fait l’honneur de nous offrir ce concert. Un doigté nerveux et une lecture très cérébrale des partitions, ont fait de ce récital une opportunité de redécouverte des préludes et fugues de Shostakovitch, d’extraits du Catalogue des oiseaux de Messiaen ou d’un bestiaire peu connu de Dutilleux, des éternelles Fantaisies de Mozart ou de la Sonate n°15 de Beethoven. Till Aly a par ailleurs interprété trois œuvres de sa composition. Un programme aussi large que les possibilités du soliste que tous remercient pour le plaisir, tant sensible qu’intellectuel, qu’il a pu donner au public.

Partenaires : Théâtre Al Kasaba, Centre culturel français Romain Gary

Photographie de Thierry Mathématique

jeudi 5 novembre 2009

Slam, poésie, Kwal, Kifah et les amis !



Etrange soirée que celle-ci, organisée le 4 novembre au bar le Sinatra avec le soutien du Centre culturel français de Ramallah, où se mêlait poésie et slam ! Elle était voulue par le jeune chanteur du groupe angevin Kwal, venu passer un mois et demi en Palestine pour y écrire et surtout y vivre une autre réalité, et le fameux poète plus qu’alternatif, différent fondamentalement, Kifah Fenhi.
Dans une ambiance qui oscillait entre le café caïrote, un karaoké au fin fond de la province en Corée et un meeting tendu du Fateh, de jeunes poètes tels que Dahlia Taha ou Hassan Odeh ont pu monter sur scène et donner à un public attentif leurs vers. Le chanteur Kwal a quant à lui présenté huit de ses dernières chanson, écrites en arabe, soit slamée, soit chantées sur une musique enregistrée ou accompagnées par l’excellent luthiste Zaky Jada. Et cette soirée fut aussi l’une des exceptionnelles occasions de voir Kifah Fenhi, son éternel béret frondeur posé sur le crâne, lire quelques uns de ses poèmes. Soirée atypique s’il en est, quelque peu improvisée selon la volonté de Kifah, elle s’est achevée sur un débat houleux où le jeune comédien Adham Nua’man, frais émoulu de ses derniers succès dans la dernière pièce de François Abu Salem, a pris à parti le public en lui reprochant son manque d’attention, ses applaudissements pour une poésie médiocre et son acquiescement à des textes pour lui incompréhensibles mais approuvés parce qu’ils sont écrits par un étranger. Nous n’étions pas loin d’une accusation de néo-colonialisme culturel, quand Kwal s’est défendu avec une vivacité à la hauteur de son engagement et de ses convictions. Nous en étions d’ailleurs proches à en venir aux mains ! Les deux compères auront néanmoins achevé la soirée en faisant amicalement tinter leurs verres… Atypiques, donc, et musclée, la soirée slam et poésie de Kwal et Kifah Fenhi !

Photographies de Chimène Denneulin

mercredi 4 novembre 2009

Colloque franco-palestinien 1 : "L'après Oslo. La construction nationale palestinienne entre Etat et diaspora".



Ce fut une réussite critique et publique que la première partie de ce colloque franco-palestinien de premier ordre : « L’après Oslo. La construction nationale palestinienne entre Etat et diaspora», organisé pour Ramallah les 3 et 5 novembre à l’Université de Birzeit, l’un des principaux partenaires de l’événement. Voulu et bâti par Lucienne d’Alençon, responsable du pôle « débat d’idées » pour le réseau des Centres culturels français de Jérusalem, il a été conceptualisé par Aude Signoles de l’Institut français du Proche-Orient et co-financé par le Service de coopération et d’action culturelle du Consulat général de France à Jérusalem et le Fonds d’Alembert.
L’ouverture, menée par le Directeur de l’Institut de Droit de l’université, le brillant Ghassan Faramand, a donné l’opportunité de discours pour le Président de l’université, Nabil Cassis, et pour Aude Signoles, ainsi qu’au Consul général de France à Jérusalem qui aura passé un message fort en rappelant l’échec d’Oslo et le profond soutien de la France dans les démarches de la création d‘un Etat palestinien. Il aura rappelé l’importance du débat et des échanges dans la viabilité d’un tel Etat.
L’ouverture de ce colloque se sera achevée sur la contribution du Doyen de la Faculté de Droit, Salah Abdeljawad, qui a effectué une conférence sur la conceptualisation de l’occupation israélienne, en définissant ce qu'il appelle un « sociocide »…
Les interventions qui suivirent traitèrent de la diaspora palestinienne, qu’elle soit en Amérique du Sud (le Chili par Cécilia Baeza – Sciences Po Paris -, le Pérou par Denys Cuche – Université René Descartes), au Liban par Nicolas Puig- IRD), ou la protection des réfugiés palestiniens selon le droit public international par Mohamed Shalaldeh (Université Al Qods). La séance était présidée par Elisabeth Longuenesse, directrice d’études à l’IFPO.
Le 5 novembre a été consacré à la séance de clôture, présidée par Aude Signoles pour traiter de « La Palestine de l’intérieur – Enjeux d’actualité » et mettant en chair Elisabeth Marteu (Paris I Panthéon Sorbonne) pour parler des Palestiniens d'Israël en 2009, Julien Salingue (Paris VIII) pour le devenir du Fateh, Vincent Lemire (Iremam) sur la société urbaine de Jérusalem et Islah Jad (Birzeit University) sur l’évolution de l’identité nationale contemporaine palestinienne. Cette première partie du colloque - qui se poursuivra en fin de mois - fut clôturée par une remarquable contribution d’Alain Joxe, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, sur « Les conflits armés du Moyen-Orient : problèmes stratégiques et éthiques ». Tout simplement brillant et apprécié comme tel.
Les deux séances à Birzeit de ce colloque furent coupées par une journée à l’université Ennajah de Naplouse où a été traité le thème du « Retour sur la Palestine d’Oslo : enjeux juridiques, territoriaux et politiques » par Vincent Romani (Iremam), Edouard Conte (Université de Berne), Ali Sha’ban Abdelahamid (université Ennajah), Emilio Dabed (Iremam), Aude Signoles et Benoît Challand (European University Institute), présidée par le directeur de Département de Sciences politiques d’Ennajah Nayef Abu Khalef et un chercheur invité de la même université, Paul Edelman.

Partenaires : Institut français du Proche-Orient, Université de Birzeit, Université Ennajah, Sercice de coopération et d’action culturelle du Consulat général de France à Jérusalem, Centre culturel français de Naplouse.

dimanche 1 novembre 2009

Le Café Littéraire de Pascal Janovjak


Le Café littéraire ce 28 octobre fut extrêmement francophone, et pour cause : il fut mené en français pour le livre « L’invisible » du jeune écrivain franco-suisse Pascal Janovjak. Il va sans dire que le public était venu nombreux soutenir ou saluer cette figure de Ramallah. Une importante délégation de la Mairie de Stains était elle aussi présente, en mission au camp de réfugiés d’El Amaari où elle est occupée à la restauration d’un jardin public, et particulièrement intéressée par cette rencontre.
« L’invisible » est l’histoire d’un personnage, terne et sans charisme, amer dans un monde affairiste où il peine à exister, qui soudain est victime d’une invisibilité qui lui confère un pouvoir inédit. Il s’ouvre au monde, devient curieux de l’Autre, en abuse, s’enivre sans mesure de sa capacité à pénétrer des vies comme autant de viols, jusqu’à ce qu’il rencontre un personnage qu’il suivra dans une Palestine sans nom. Dès lors, il découvrira la véritable altérité et sa propre faiblesse, il découvrira aussi le chaos et la densité de la vie, pour finalement se trouver un peu lui-même. Un très beau récit initiatique mené avec une plume acerbe et vive, qui tangue entre l’écriture behavioriste des polars et la blancheur d’un style à la Houellebecq. Un livre à lire, un auteur à rencontrer !

Photographie de Lucia Cristina Estrada Mota

jeudi 29 octobre 2009

Les Journées mondiales du film d'animation à Ramallah


Le Centre culturel français de Ramallah a cette année encore, entre le 19 et le 29 octobre 2009, participé aux Journées mondiales du film d’animation. Cinq films ont été montrés à travers Ramallah : les Ecoles Mélékite et Latine ont reçu une programmation montrant « L’île de Blackmore » de Jean-François Laguionie et « U » de Serge Elissalde. Le Centre culturel français a présenté en ses murs les mystérieux « Corto Maltese. La cour secrète des arcanes » de Pascal Morelli et « Renaissance » de Christian Volckman, en soirées respectivement les 19 et 26 octobre. Enfin, en partenariat avec les Départements de Français et d’Etudes culturelles, «Persepolis » de Marjane Satrapi a pu être présenté à un public d’étudiants venu nombreux à l’Université de Birzeit, au cours d’une projection dans l'amphithéâtre du centre des Etudes féminines de l’université.
Partenaires : Ecole Mélékite, Ecole Latine, Départements de Français et d'Etudes culturelles de l'Université de Birzeit.