jeudi 28 janvier 2010

Le Café littéraire de Charles Enderlin


Passionnant Café littéraire que celui de ce 27 janvier consacré à Charles Enderlin et à la sortie de son dernier essai, "Le grand aveuglement" (Albin Michel, 2009). Présenté et animé par le correspondant du Monde à Ramallah, Benjamin Barthe, la séance aura duré plus de deux heures devant un public plus qu'attentif et très avide des informations transmises par le correspondant de France 2, mythique figure du 2OhOO depuis tant d'années... Charles Enderlin, c'est une grille de lecture du conflit israélo-palestinien, c'est un talent de narrateur, c'est une voix.
A coups d'analyses et d'anecdotes brillantes, de documents et de propos rapportés, le journaliste a montré comment Israël non seulement n'a pas vu venir la montée du radicalisme du Hamas autant que sa prise du pouvoir, mais surtout comment les différents gouvernements, l'armée et le Mossad ont parfois soutenu le parti de Yassine contre l'OLP. Une erreur de jugement aux conséquences encore coûteuses.
Le public a longuement animé une controverse avec le plus pur fair-play, allant des démonstrations de George Khleifi pour rappeler que tout cela reste des conséquences perverses, voire machiavelliques, de l'occupation, en passant par un questionnement méthodologiques sur la pertinence des archives diffusées par le Mossad soulevé par Roger Heacock, jusqu'à une critique très construite du jeune politologue à l'IREMAM Emilio Dabed qui préfère voir en le Hamas une évolution normale de la scène politique palestinienne plutôt qu'une anomalie de l'histoire manipulée par Tsahal. Les propos n'étaient donc pas sans conséquences, mais toujours courtois, avec cette civilité et cette ouverture si propres à la culture palestinienne...

Photographies de Hala Kaileh, organisatrice du Café littéraire avec Mohyiddin Arar

mercredi 27 janvier 2010

Travelling Jérusalem, troisième semaine

Une troisième semaine, légère dans sa programmation, a poursuivi le festival Travelling Jérusalem du Centre culturel français de Ramallah, avec deux films seulement, mais qui ont su séduire le public venu nombreux assister aux projections : "5 minutes from home" de Nahed Awad a été montré devant beaucoup de jeunes internationaux qui n'avaient pas pu assister aux nombreuses projections du film l'année dernière, à sa sortie. Le magnifique "Chronique d'une disparition" d'Elia Suleiman, qui a installé les bases de la poétique si particulière de ce grand cinéaste, a plus que rempli la salle Arte du Centre, mais un problème technique aura obligé à une seconde projection, pour le plus grand plaisir de tous.
La ministre palestinienne de la Culture a honoré le Centre de sa présence pour découvrir le documentaire de Nahed Awad, comme ont été remarqués Roger Heacock et son épouse, ou la famille Maher et Geneviève Farah de retour de France.

Partenaire : Clair-Obscur
Images de haut en bas extraites de "5 minutes from home" et de "Chronique d'une disparition"

mardi 26 janvier 2010

Visite du Médiateur de la République française

Le Médiateur de la République française, Jean-Paul Delevoye, a effectué le 25 janvier une visite du Centre culturel français de Ramallah. Il a ainsi pu rencontrer dans le salon de la médiathèque Robert Schuman le juriste Feras Milhem et accorder des entretiens à Philippe Agret, chef de l'agence AFP à Jérusalem et Benjamin Barthe, correspondant du Monde à Ramallah. Le plus pur des hasards lui aura permis de croiser par ailleurs la ministre palestinienne de la Culture, Siham Bargouti, venue assister à une projection dans le cadre du festival Travelling Jérusalem, et le directeur régional du Goethe Institut, Heiko Sievers, à peine arrivé du Caire pour une mission de quelques jours en Palestine.
Photographie : Jean-Paul Delevoye, Médiateur de la République française, s'entretenant avec le juriste Feras Milhem

lundi 25 janvier 2010

L'Ecole de Birzeit en visite au Centre culturel français de Ramallah

Dans le cadre de sa coopération scolaire et culturelle, le Centre culturel français de Ramallah a reçu le 12 janvier dernier une classe complète d'élèves de l'Ecole publique de Birzeit, accompagnés par leurs professeurs de français Iman Daraghmeh et Nidal Salameh. Les garçons ont ainsi pu visiter le Centre et sa médiathèque, et surtout jouer à un jeu de piste à travers tout le bâtiment, avant de se restaurer au cours d'un goûter bien mérité. Gâteaux maison et jus de fruits frais étaient au menu. L'opération a été menée à bien par les deux enseignantes et la coordinatrice pédagogique du Centre culturel français de Ramallah, Nelly Chauvet.

jeudi 21 janvier 2010

Hommage à Eric Rohmer

Disparu le 11 janvier dernier, il n'était pas possible pour un Centre culturel français dans un pays étranger de ne pas marquer le coup et célébrer un hommage envers l'un des cinéastes majeurs de l'histoire du cinéma français. Si Eric Rohmer ne savait pas faire des films populaires, il n'en demeure pas moins l'un des fondateurs de la Nouvelle Vague et un chercheur, sur le cinéma et la narration, qui aura influencé par ses travaux et ses oeuvres tous les cinéastes dignes de ce nom... ne serait-ce que par réaction.
Pour lui rendre son hommage, le Centre culturel français de Ramallah a décidé de projeter le célèbre entretien de 2 heures qu'il eut avec André S. Labarthe, présenté dans la série "Cinéastes de notre temps" : "Eric Rohmer - Preuves à l'appui". L'objet est certes quelque peu abscons pour un public peu averti, mais reste néanmoins à la hauteur de l'excellence de son sujet : l'immense cinéaste Eric Rohmer !


Partenaire : CulturesFrances

Travelling Jerusalem, deuxième semaine


Le succès continue avec cette deuxième semaine du festival Travelling Jérusalem au Centre culturel français de Ramallah. La salle Arte du centre a été presque comble pour chaque projection, avec cette particularité de constater un succès plus important pour les films rares et méconnus que pour les têtes d'affiche ! Un public d'esprits curieux est sollicité, preuves à l'appui !
La semaine a commencé avec le très beau documentaire historique de Mohamed Al Attar, "Jerusalem, the East Side Story", où le cinéaste montre comment Israël s'annexe, à travers les guerres mais aussi ses colonies et les destructions de maisons palestiniennes, Jérusalem Est. Puis Muayad Musa Alayan nous a donné l'occasion d'un vrai petit moment de poésie, avec son histoire d'amour contrariée dans "Lesh Sabreen". Enfin, la salle a pu rire - ce qui est resté rare durant ce festival où le propos reste grave, voire souvent dramatique - avec le portrait d'un jeune chanteur de charme, conducteur de taxi pirate, responsable de famille et squatter dans un camp de réfugiés, magnifique personnage touche-à-tout et débrouillard, symbole de toute une jeunesse jérusalémitaine dans "Bonjour Jérusalem" de Suha Arraf.
Le Centre a eu l'honneur d'accueillir des acteurs de la vie culturelle à Ramallah tel le politologue Roger Heacock et le jeune et talentueux vidéaste Mohanned Yacoubi, mais aussi des artistes internationaux de renom comme les photographes Valérie Jouve et Frédéric Brenner.

Partenaire : Clair-Obscur

Images extraites de haut en bas de "Jerusalem, the East Side Story" et "Lesh Sabreen"

jeudi 14 janvier 2010

Travelling Jérusalem, la première semaine

Pour cette première semaine de son festival Travelling Jérusalem au Centre culturel français de Ramallah, du 10 au 14 janvier, la salle Arte du centre a accueilli 4 projections. Le rare et insolite "En attendant Salahdine" de Taqwfiq Abu Wael, le si poétique et dérangeant "Intervention divine" d'Elia Suleiman, et deux films de Hani Abu Hassad, "Le mariage de Rana" qui aura fait rire la salle et le sombre et si troublant"Paradise now". Cette première semaine a été marquée par ailleurs par la présence d'un public d'une très grande qualité, avec notamment une visite de la ministre palestinienne de la Culture, Siham Barghouti, de la cinéaste Lana Badr, ou d'intellectuels comme Ziad Jayosi, Hassan Balawi de l'OLP, Ali Khalili ou Joséphine Lama. Des plus jeunes et alternatifs aussi se sont fait remarquer par leur assiduité, comme Mosbah Deeb de la galerie Al Mahata ou le musicien Benjamin Payen d'Al Kamandjati... Le festival s'annonce comme un rendez-vous notoire de la scène culturelle de ce début d'année.
Enfin, il a été négocié avec le ministère de la Culture qu'après Travelling Jérusalem à Ramallah, le festival ira parcourir toutes les villes de la Palestine, piloté par le département du cinéma du ministère. Une belle coopération pour un impact indiscutable !
Partenaire : Clair-Obscur

Images de haut en bas extraites de "Intervention divine", "Paradise now" et "Le mariage de Rana"

mercredi 6 janvier 2010

"Fous de Guerre" de Basel Al Maqosi


Le Centre culturel français de Ramallah a inauguré ce 6 janvier une exposition du gazaoui Basel Al Maqosi, en commémoration de la Guerre de Gaza l'année précédente. Cette exposition restera au centre jusqu'au 30 janvier et a été co-produite par la Fondation A.M. Qattan et Sharek. Il a été écrit sur cet événement : "Basel Al Maqosi a peint ces dessins qui constituent l’exposition « Fous de guerre » pendant la Guerre de Gaza et les mois qui l’ont suivie. Le Centre culturel français avait ainsi produit plusieurs expositions, comprenant que pour les artistes locaux un exutoire urgent était totalement indispensable. Les œuvres qui ont été créées alors constituent comme une empreinte supplémentaire, outre la couverture impossible des médias et les récits qui en ont été faits, de l’horreur des bombardements (...).
Gaza, c’était il y a un an. Il n’est pas question de célébrer ici quoique ce soit d’autre que la mémoire d’un drame. Ne pas oublier. Ces derniers jours, le monde entier a vu ses meilleurs journaux et magazine titrer en couverture combien la cicatrice de cette guerre était encore ouverte, et combien cette guerre fut inutile (...). Le peuple palestinien est le premier à ne pas oublier, bien entendu. Mais nous étions là, nous avons vécu aussi ce mois de violence et de mort, et nous nous rappelons nous aussi… Et l’exposition de Basel Al Maqosi est le brassard de notre deuil de centre culturel."

Partenaires : Fondation A.M. Qattan, Sharek, Centre culturel français de Gaza

lundi 4 janvier 2010

Travelling Jérusalem, c'est parti !

Il y a un an et demi, une partie de l'équipe cinéphile de Clair-Obscur à Rennes débarquait au Centre culturel français de Ramallah pour demander une aide concernant des informations, pour créer leur festival annuel, intitulé cette année là Travelling Jérusalem, puisque 2009 allait être l'année où Jérusalem serait consacrée capitale culturelle du Monde arabe. Il a été négocié alors qu'une partie du festival allait être présentée à Ramallah. Ainsi est né le projet, aujourd'hui devenu concret, de ce Travelling Jérusalem à Ramallah.
Les délais aidant, nous allions être obligés de monter cet événement à la fin de l'année 2009. Nous avons essayé de tout accélérer pour nous assurer que le festival pourrait bien être présenté pendant l'année où Jérusalem était cette capitale culturelle du Monde arabe. Puis très rapidement nous est venue l'idée de penser que Jérusalem est une capitale culturelle et religieuse bien au-delà d'une année ! Il était donc aussi pertinent de lui rendre hommage... de tout temps ! Donc autant l'organiser dès le passage en 2010 !
Travelling Jérusalem, ce sont donc une vingtaine de films, généralement palestiniens, quelques autres internationaux, sur Jérusalem en général et exceptionnellement sur d'autres sujets. Comme l'est d'ailleurs le film inaugural, le sensuel "Noces en Galilée" de Michel Khleifi, choisi comme un emblème du cinéma palestinien et projeté ce 5 janvier. Une façon de rendre un hommage à l'un des cinéastes phares du cinéma palestinien, si important pour sa contribution à la reconnaissance et à la diffusion de la culture palestinienne dans le monde entier. C'est aussi ce qu'a fait Clair-Obscur, à Rennes en février 2009, en organisant ce Travelling Jérusalem qui a connu un succès reconnu et que nous avons la chance de diffuser en partie, ici et aujourd'hui.
Le ministère palestinien de la Culture a dépêché le conseiller Musa Abu-Gharbiyeh pour représenter la Ministre à cette séance inaugurale.

Partenaire : Clair-Obscur

Image d'après "Noces en Galilée" de Michel Khleifi