mardi 28 juillet 2009

Youth Visions Jerusalem



Le Centre culturel français de Ramallah se félicite d’avoir pu être partenaire de l’association Voices Beyond Walls, en apportant sa logistique, et d’avoir ainsi accueilli pendant trois longues journées de juin une trentaine d’animateurs de clubs de la jeunesse, dans des camps et des quartiers défavorisés de la Palestine, afin qu’ils se forment pour animer des ateliers vidéo auprès des jeunes et des adolescents de ces clubs, dans le cadre du projet Youth Visions Jerusalem. Le résultat sera une exposition de photographies d’Anne Paq montrée en août au Centre culturel franco-allemand de Ramallah, mais surtout 6 courts métrages faits par 6 groupes d’enfants et leurs encadrants, projetés au théâtre Al Kasaba le 24 juillet dernier. Si de la cinquantaine de jeunes concernés par ce projet un seul sortira cinéaste, le pari sera gagné. Si une poignée d’entre eux aura pensé que cette expérience les aura aidé à mieux vivre, la gageure sera mille fois tenue… Belle expérience initiée et dirigée avec tact et douceur par le charismatique Nitin Shawney…

Partenaires : Voices Beyond Walls, Goethe Institut, théâtre Al Kasaba
Plus d'informations sur http://voicesbeyondwalls.org/

Photographies tous droits réservés Anne Paq

Docommentaires : "Happy Birthday Mr Mograbi" d'Avi Mograbi

La projection d’un documentaire d’Avi Mograbi est toujours un événement. D’une part car cela reste un regard israélien sur la situation du conflit, proposé à un public de Palestiniens. D’autre part, car Avi Mograbi est sans doute l’un des artistes qui va le plus loin dans l’analyse de cette situation.
Avec « Happy Birthday Mr Mograbi », le cinéaste met en parallèle dans une fiction très proche du documentaire trois célébrations : les 50 ans de la création d’Israël et de la Nakba, et l'anniversaire de ses propres 42 ans. Dans un subtil mélange d'idées et autant de glissements, il évoque l’emphase de l’anniversaire de la création de l’Etat hébreux à travers ses mythes fondateurs, qu’il confronte à la réalité d’une part d’une société extrêmement consommatrice, implaccable, sans solidarité gratuite, nationaliste jusqu'à être belliqueuse, et d’autre part à la relation de cette société avec la terre et la culture palestiniennes.
Comme à son habitude, Avi Mograbi va absolument au fond de son sujet, et son analyse, extrêmement intellectuelle, sape dans ses fondements les droits qu’Israël se donne à agir comme elle le fait. Un vrai travail d’Humaniste, dans la plus pure tradition et au même niveau qu’un Voltaire. Inaugurerait-il les Lumières en Terre Sainte ? Nous le lui souhaitons, en tout état de cause…

mercredi 22 juillet 2009

La belle équipe...

La belle équipe que celle des stagiaires du Centre culturel français de Ramallah pour l'été 2009 ! Belle, et efficace ! C'est bien grâce à eux que nous parvenons à donner des cours gratuits, pour la deuxième année consécutive, dans les camps d'El Amaari et Jalazoune, à Belaïne aussi, pour enfants et adultes, ainsi qu'aux adolescents de l'Ecole technique de l'Unrwa du camp de Qalendia. Toutes ces opérations sont montées en partenariat avec l'Unrwa, ainsi qu'avec les Clubs de la jeunesse ou les clubs de l'enfance de ces camps.

Par ailleurs, chacun de nos stagiaires s'occupe d'activités spécifiques : de gauche à droite : Emma Soubrier met la main à la pâte pour l'organisation des ateliers du camp d'été, aura pour charge au mois d'août le suivi des activités culturelles afin d'assister Marido, et aussi de préparer le Festival Travelling Jérusalem que le Centre monte en novembre et décembre prochains ; Antoine Squiban est Monsieur Manara, et en tant qu'étudiant en journalisme, il s'occupe d'une grande partie de la rédaction des numéros d'été de la revue du Centre. Cela dit, il est un peu sur tous les fronts et surtout sur les routes ! ; Joachim Le, le charmeur de l'équipe, a en charge une partie de la programmation audiovisuelle, a des idées d'ateliers sportifs et donne un coup de main à l'atelier d'été, quand il n'assiste pas Antoine dans ses périples ; Noémi Kahn est la maître d'oeuvre du camp d'été, l'a pensé, élaboré, monté et le réalise chaque jour, avec beaucoup d'énergie et de capacités fédératrices : Juman vient épauler ses amis avec sa douceur et sa pondération, et Khaled, au premier plan, danseur, chanteur, bondisseur, n'est pas en reste pour donner un ton de jovialité inédite au camp d'été. Merci à tous pour leur disponibilité, leur générosité et surtout... leur créativité !

Le camp d'été, de conteurs en dabké...


Des éléphants sans trompe, des oiseaux, des lapins et même la mer avec ses poissons ont investi le Centre culturel français de Ramallah ! Denise As'ad, conteuse spécialisée dans les ateliers pédagogiques pour enfants, est venue une semaine, du 12 au 16 juillet, en amenant tous ses animaux imaginaires. Cette initiative nous a permis de mêler des enfants qui prennent des cours de français au CCF avec d'autres du camp de réfugiés de Jalazoune, amenés tous les matins à Ramallah par les employés du Goethe ou les stagiaires français. L'accent était mis le matin sur les animations ludiques et les bricolages, et l'après-midi sur le jeu théâtral du conteur, pour permettre à ces enfants de ré-utiliser ce qu'ils ont appris et de le transmettre à leur tour. Cet atelier prenait place dans le camp d'été du CCF, animé par Khaled Barghouti et Noémi Kahn. Ce camp d’été a aussi été l’occasion d’apprentissage dans de nombreux ateliers quotidiens : au-delà de la pratique du français, il s’agissait de faire du théâtre, de la danse classique et de la dabké, bien sûr du dessin et des chasses aux trésors, mais encore de fabriquer des masques et tout ce que l’imaginaire enfantin peut produire. Le camp d’été du Centre culturel français de Ramallah, c’est trois mois d’apprentissage à l’ouverture au monde…

Textes et photographies de Noémi Kahn

lundi 20 juillet 2009

La semaine Arte du Centre culturel franco-allemand de Ramallah


Ce fut encore un beau succès que cette 4ème édition de la semaine Arte du Centre culturel franco-allemand de Ramallah. Menée de main de maitre par la Direction des relations internationales de la chaîne, en coopération avec le Centre culturel français de Ramallah, elle aura permis, outre l’avant-première mondiale du superbe dernier film de Raed Andoni, « Fix me » (lire en infra), la diffusion de 7 documentaires d’actualité, politique en général, et concernant le Proche-Orien.
Ainsi, Alex Szalat, directeur de l’Unité Actualité, Société et Géopolitique de la chaîne, aura pu présenter le documentaire « Gaza/Sderot, chroniques d’avant-guerre » de Serge Godey, dont il avait eu l’idée et qu’il a produit. Le réalisateur Jean-Pierre Krief est quant à lui venu présenter son documentaire qui fait aujourd’hui référence en la matière, puisque son « Saddam Hussein, chronique d’un procès annoncé » est devenu un modèle en matière d’enquête audiovisuelle. La productrice Karen Michael est venue introduire et mener le débat autour du très beau portrait de la Représentante de la Palestine auprès de l’Union Européenne, « Leïla Shahid, l’espoir en exil ». Du côté allemand, le réalisateur Peter Lilienthal a pu présenter son « Camilo – der Lange Weg zum Ungehorsam » et répondre aux questions de son public. Enfin, trois documentaires ont été projetés sans personnalités pour les présenter, mais ils ont néanmoins été appréciés à leur juste valeur : « Le jardin de Jad » de Georgi Lazarevski, est un magnifique et émouvant documentaire sur la vieillesse face au mur, « Pain, pétrole et corruption » de Rémy Burkel et Denis Poncet est là aussi devenu une référence en matière d’enquête et dénonce les manipulations autour du contrat « Pain contre pétrole » en Irak et les exactions subies par la population irakienne, et enfin le terrible « Darfour, autopsie d’une tragédie » de Christophe Ayad et Vincent de Cointet, qui a le mérite de rendre totalement compréhensible et clair le sombre drame vécu au Darfour.
Le Centre culturel français assume ainsi sa mission d’espace de diffusion de la culture dans ce qu’elle a de meilleur et de lieu de débat. En coulisses, il est aussi un creuset où naissent de nombreux projets… Rendez vous est pris donc pour l’année prochaine, avec une programmation tout aussi passionnante et quelques belles surprises !

Partenaires : Arte, Théâtre Al Kasaba.

jeudi 16 juillet 2009

Le Centre culturel français au festival de Birzeit




C’est un ravissant festival que celui organisé chaque mois de juillet par la petite ville de Birzeit, à l’est de Ramallah. Pour cette troisième édition, le Centre culturel français de Ramallah y a participé en y montrant l’exposition des photographies de Palestine de Véronique Vercheval. Une façon de rendre hommage à l’initiative et aux efforts des organisateurs de ce festival si populaire, l’association Rozana et la municipalité de Birzeit en premier lieu.
L’ouverture du festival placée sous le haut patronage de la Ministre du Tourisme et des Antiquités, s’est faite en présence d’un corps diplomatique déplacé nombreux, tous les drapeaux des nations participatives flottant sur la façade de la Mairie. Défilés des scouts de Birzeit et de Jérusalem, toutes cornemuses gonflées à bloc, très nombreux stands d’artisanat et de produits locaux palestiniens, spectacles simulant avec joie la cérémonie du henné d’un mariage traditionnel, dabké, remise de trophées… Tout était organisé à merveille pour donner une image à la hauteur du dynamisme et de la convivialité de la ville de Birzeit. Bravo aux organisateurs !

Photographies d'Antoine Squiban

lundi 13 juillet 2009

Avant-Première mondiale de "Fix me" de Raed Andoni à l'ouverture de la Semaine Arte du Centre culturel franco-allemand de Ramallah



L’avant-première mondiale du dernier film de Raed Andoni, “Fix me”, coproduit par la chaine Arte, a fait l’ouverture de la semaine Arte du Centre culturel franco-allemand de Ramallah, en ce 11 juillet.
Grâce donc à la générosité du cinéaste et de Dar Films Palestine, cette soirée fut un événement notoire, accentué par la présence du directeur général d’Arte France Cinéma, Michel Reilhac, qui a pu faire un discours dans lequel il a exprimé ses motivations pour avoir produit ce film et l’admiration qu’il voue à Raed Andoni.
« Fix me » est une comète dans le paysage de l’audiovisuel palestinien. Entre documentaire et fiction, il raconte comment le cinéaste veut faire un film pour s’expliquer son état dépressif et combien cette démarche, on ne peut plus personnelle, à travers son thérapeute, ses amis, sa famille, mais aussi la ville de Ramallah parcourue inlassablement en automobile, traverse l’histoire contemporaine malgré les résistances du cinéaste à traiter de ce sujet. « Fix me », avec beaucoup d’humour, avec une rare sensibilité et une intelligence plus rare encore, parle finalement de l’impossibilité d’échapper à l’Histoire, celle de l’occupation en l’occurrence, quand on veut entrer avec profondeur dans sa propre histoire. Ce serait tout du moins là le destin de tout Palestinien…
Ce film est l’un des plus fins, des plus justes, des plus pertinents qui ait pu être réalisé depuis fort longtemps. Il raconte avec beaucoup de subtilité l’interpénétration de nombre niveaux de perception d’une même réalité, multiple cependant, en autant de plans qui se juxtaposent, s’opposent ou se mêlent. Un véritable petit joyau d’intelligence, qui peut exaspérer comme créer le plus grand enthousiasme. Il nous est apparu, en tout état de cause, comme le fruit d’un héritage assumé et assimilé de la meilleure veine de la Nouvelle Vague.

Partenaires : Arte, Dar Films Palestine, théâtre Al Kasaba.

Photographies par Lucia Cristina Estrada Mota : Michel Reilhac d'Arte France Cinéma, Palmyre Andoni de Dar Films Palestine et Philippe Guiguet Bologne du Centre culturel franco-allemand de Ramallah.

dimanche 12 juillet 2009

Première à Ramallah de "Le temps qu'il reste" d'Elia Suleiman

Parce que le dernier film d’Elia Suleiman, « Le temps qu’il reste », a bénéficié principalement du soutien de sociétés de production françaises et belges, parce qu'il était en compétition officielle au dernier festival de Cannes et qu’Elia Suleiman vit à Paris, il paraissait nécessaire au Centre culturel français de Ramallah d’entrer dans l’organisation de la Première du film en Palestine, à Ramallah, organisée le 12 juillet dernier. Chose faite, avec la coopération audiovisuelle du Consulat général de France à Jérusalem, réprésentée par Lucie Meynial, qui a offert une réception à l’issue de la projection.
Outre Elia Suleiman lui-même, le Tout-Ramallah du cinéma était là, de Mai Masri à George Khleifi en passant par Rajeb Shahdeh et Ahmed Habbash, ainsi que les producteurs du film, le Maire de la ville Janet Michael, le Consul général de Belgique à Jérusalem et le Représentant officiel des Pays Bas, ce dernier ayant remis avant la séance un Prix Prince Claus au cinéaste. La presse française s’était massivement déplacée pour l’occasion, avec Le Monde, Libération, le Journal du Dimanche, Radio France, les Inrockuptibes et TF1…
Dans le plus pur style du réalisateur, le film raconte l’histoire de sa famille à travers la perte de la Palestine, la guerre, l’abdication et la résignation, sans hésiter à glisser vers des moments loufoques, surréalistes décidemment, dérapages poétiques propres au cinéaste et qui sont si révélateurs de la réalité. La salle a ri, mais le fond de l’humeur était triste, où le cinéaste filme sa mère tant vieillie, se recueillant en elle-même sous des feux d’artifices qui auront remplacé les tirs d’artillerie… Il y a beaucoup de nostalgie dans ce beau film, de cette nostalgie d’une époque où il était encore possible de croire, époque si peu lointaine finalement…

Partenaires : Le Public Système Cinéma, Coopération audiovisuelle du Consulat général de France à Jérusalem, Théâtre Al Kasaba.

jeudi 9 juillet 2009

Bouleversants "Courts-Miracles" de la Compagnie Boustrophédon






Ce fut là l’un des plus beaux moments théâtraux de ces derniers mois que la présentation du spectacle « Courts-Miracles », de la compagnie Boustrophédon, au théâtre Al Kasaba, en soirée le 8 juillet et devant un public d’enfants des camps d’été de Ramallah le 9 en matinée.
Mais ce spectacle est-il fait pour les enfants, bien qu’alliant jonglages, clowneries, magnifiques marionnettes et autres pitreries du genre ? L’histoire de ce spectacle est née au cours d’un précédent voyage de la compagnie, à Gaza. Ce sont dès lors personnages mutilés, cadavres décomptés, bombardement spectaculaire et le jeu de la vie qui se fait, se défait, continue malgré tout… Rares sont les spectacles d’une telle poésie et d’une telle vérité. Il y avait là, avant tout, une réelle émotion. Ces petits décalages que font naître les personnages-marionnettes révèlent tant de l’humanité dans l’atrocité, dans l’adversité, dans l’absurdité. Les adultes ont pour beaucoup été bouleversés. Les enfants, finalement, tout autant, mais avec des distances qui les ont protégés de la violence du message… Et il est vrai qu’au moment de scier une jambe d’une jeune blessée, ou quand le funambule tombe de son fil, ou bien quand un doux personnage se fait voler les pommes de terre tombant de son sac… tous les enfants riaient aux éclats. Probablement qu’ils avaient vu bien pire dans les journaux télévisés !
A la fin du spectacle, une petite marionnette aux traits naïfs reste assise au milieu des décombres et refuse de suivre ceux qui fuient les lieux. Elle semble un peu hébétée, mais sûre de son fait. Elle est de là et restera là…

Partenaires : Théâtre Al Kasaba, CulturesFrance, Centre culturel français de Gaza.
Photographies de Lucia Cristina Estrada Mota

Chico et les Gypsis pour clôturer le Palestine International Festival




Ce fut une magnifique clôture du Palestine International Festival of Dance and Music que ce concert de Chico et les Gypsis le 8 juillet. Sous le ciel de Ramallah dans lequel s’élevait une lune omniprésente, les rythmes hispano ont envahi l’amphithéâtre en plein air du Ramallah Cultural Palace. Programmé de longue date par le Popular Art Center, brillant maître d’œuvre de ce festival devenu l’événement majeur de chaque été en palestine, la popularité et l’énergie de Chico et de ses musiciens et chanteurs ont fait danser les 2500 jeunes – et moins jeunes – venus assister à l’événement. Outre le plaisir de la musique populaire elle-même, le moment a été particulièrement émouvant d’avoir rassemblé cette foule qui, malgré des conditions de vie difficiles, parvient encore et toujours à vouloir et pouvoir rire et prendre du plaisir.
Le Maire de Ramallah, Janet Michael, comme de nombreux chefs d’entreprise ou représentants d’institutions majeures de la ville, ont pu assister à ce concert aux premières lignes et être remerciés de leur soutient à ce festival.
Le Centre culturel français de Ramallah n’a apporté qu’une très modeste contribution à cet événement, mais tenait coûte que coûte à être le partenaire d’une telle manifestation impliquant un groupe français de cette importance. L’essentiel restant de remercier le Popular Art Center pour la qualité de sa programmation et le professionnalisme de ses équipes… Mabrouk !

Photographies de Lucia Cristina Estrada Mota