En cette fin avril 2009, la présence française a été pour le moins conséquente au Festival international de danse de Ramallah.
Tout d’abord, le spectacle de clôture du Festival, le 5 mai au Ramallah Cultural Palace, a connu un succès rarement égalé, s’achevant par une « standing ovation » et des sifflets pendant 15 minutes. Il est vrai que le spectacle « Transes » de la troupe de hip hop Wanted Posse est particulièrement spectaculaire, où les 10 danseurs de la compagnie rivalisent de talent et d’agilité pour réaliser des figures à un rythme… à couper le souffle. De la virtuosité et du beat, tout ce qu’il fallait pour séduire un public très jeune ce soir là.
Dans un style bien différent, le spectacle franco-algérien de la Compagnie Nacera Belaza a été vraiment remarquable, bien que difficile. Chorégraphie dans sa forme la plus minimale, où le même geste est répété par deux danseuses durant 40 minutes sur des musiques fort étudiées, « Le cri » s’inspire du soufisme, y puise sa spiritualité, mais reste un spectacle où le spectaculaire existe même s’il n’est pas le plus important. Exploration du vide et du souffle qu’il contiendrait, l’expérience était forcément abrupte. Parfaitement Aboutie. Incroyablement dense et forte. Comme l’a dit le cinéaste George Khleifi : « Au milieu de tant d’agitation, enfin de la création »… Un grand moment.
Le spectacle invité par le Goethe Institut, venant de Stuttgart, celui du danseur français Samir Attika, a été le premier moment fort du festival, souligné comme tel par l’unanimité du public. Léger mais puissant néanmoins, burlesque et grave, Samir Attika met en scène pendant près de 2 heures un monde dynamique et onirique, un peu comme le serait une cour de récréation au pays des merveilles…
Le Centre culturel français de Ramallah avait par ailleurs accueilli deux expositions de photographies de danse : l’une de Ghneim Zarour pendant 10 jours avant le festival, et l’autre de Lucia Cristina Estrada Motta pendant toute la durée du festival. Deux points de vue et deux techniques sur la danse qui, bien que très différents, ont fait également montre de talent, de sensibilité et de ce petit plus qui fait qu’une photographie sera pleine d’histoires.
Enfin, Eric Boudet a animé un atelier de photographie de la danse pendant toute la durée du festival, venant à Ramallah pour la quatrième année consécutive, et Christine Rodes a de son côté dirigé un atelier de critique de la danse.
Le directeur de l’événement, Khaled Ellayan, dont la programmation a fait preuve d’une vraie maturité et d’un vrai talent, mais a aussi montré une réelle connaissance de la danse contemporaine, a donc fait honneur à la France en lui donnant autant de place dans l’un des plus importants festivals de la saison.
Partenaires : Seryeh Ramallah, Centre culturel français de Gaza
Plus d'informations sur cie-nacerabelaza.com, http://www.wantedposse.fr/
Images de Lucia Cristina Estrada Mota
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