Il est bien dommage que le public n'ait pas répondu plus massivement aux invitations pour ce Café Littéraire du 30 mai 2010, consacré au jeune écrivain Akram Musallam, et à la sortie en France, aux éditions Actes Sud, de son roman "Le scorpion qui ruisselait de sueur". Dès ce premier opus, Akram Musallam s'est situé au niveau des plus grands écrivains. Un récit d'une densité inédite, dans un style d'une très grande singularité, où le réel s'affronte âprement à un imaginaire à la fois fait de distance, d'atonie, et d'une luxuriance baroque. Cette prose n'a de prose que le nom, elle est en fait une essence de la démarche poétique.
La lecture en arabe, rapide et saccadée, faite des brefs traits que sont les phrases concises de l'écrivain, s'alternait avec des lectures de la traduction française, effectuée par Marianne Skorpis.
Le journaliste Youssef Chaïb est intervenu d'une façon très pertinente pour interpeller l'écrivain sur le fond de son oeuvre : avec celle-ci, ne passe-t-on pas, dans la littérature palestinienne, d'un engagement collectif à un constat individuel : nous voyons en cela l'éternel débat soulevé par "93" de Victor Hugo et "La Chatreuse de Parme" de Stendhal, soit le passage du fantasme de l'objectivité à la subjectivité assumée, soit du classicisme à la modernité... Quqoiqu'il en soit, bravo Monsieur Musallam pour votre roman, et de nous avoir permis une soirée d'une telle qualité intellectuelle !
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