Splendide spectacle que ce "Pavlova 3'23" où Mathilde Monnier livre au public ses sentiments sur l'agonie. Le sujet était dur et difficile, voire violent, et a particulièrement saisi les Palestiniens venus nombreux assister à cette performance qui représentait la France au Festival international de danse de Ramallah, ce vendredi 30 mai. Représentation au plus haut niveau, s'il en est ! La réputation internationale de Mathilde Monnier est loin d'être usurpée, et la troupe de la chorégraphe de Montpellier allie dans sa danse tant une technicité incontestable, qu'un grand sens du jeu, de la représentation dans tous ses états et de la distance : tout ce qui constitue l'intelligence d'un spectacle dans la véritable acception du mot "contemporain". Entre la photographie de guerre et la violence intellectuelle d'une approche du monde à la façon des "Choses" d'un Pérec, un défilé morbide s'organise sur scène où les danseurs doivent livrer bataille pour un dernier instant de survie. Parfois avec un humour corrosif et doux-amer, mais bien souvent c'est la tristesse de ce dernier soupir qui est omniprésente, la déchéance dans lequel il nous entraine aussi, la profonde humilité encore.
Un spectacle terriblement humain, terriblement juste et qui ne pouvait que rencontrer un échos terriblement vrai auprès d'un public tel celui de Palestine, public qui a été d'une attention remarquable et remarquée par les artistes.
Par ailleurs, l'Allemagne ayant invité la brillante Sacha Waltz pour son superbe et tonitruand spectacle "Zweiland", là encore si humain, il n'est pas vain de dire que le Centre culturel franco-allemand de Ramallah s'est investi au meilleur de la danse de ses deux pays respectifs pour participer à un festival d'une programmation irréprochable.
Partenaires : Seryet Ramallah, CulturesFrance, Centre culturel français de Gaza
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